C'est en Australie qu'on peut le plus facilement trouver dans les supermarchés du thon en boîte issu de la pêche durable. Le mérite revient aux pays de la région, qui ont mis en place la plus grande pêcherie de thon durable du monde.
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Dans le Pacifique, les grandes nations telles que les États-Unis, la Chine et le Japon utilisent des méthodes de pêche jugées destructrices. Les thoniers senneurs ont recours aux dispositifs de concentration de poissons, les DCP, qui entraînent la capture de nombreuses espèces autres que le thon, et notamment de requins et de tortues.
Depuis quelques années, les huit pays signataires de l'Accord de Nauru (Papouasie-Nouvelle-Guinée, États fédérés de Micronésie, Kiribati, Îles Marshall, Nauru, Palau, Îles Salomon et Tuvalu) ont décidé de parier sur la pêche durable. Ils ont créé leur propre label, Pasifical, qui certifie que le poisson a été pêché sans recours aux DCP. Le PDG de la pêcherie de l'Accord de Nauru, Transform Aqorau, est à l'origine de ce développement :
« Dans les supermarchés en Australie et en Nouvelle-Zélande, quand vous prenez une boîte de thon de la marque John West, il y a une histoire derrière le produit. Vous soutenez les petits pays insulaires du Pacifique, vous soutenez la pêche durable, vous soutenez une plateforme de commercialisation qui appartient aux îles. »
Outre leur propre label, les huit pays de l'Accord de Nauru ont obtenu l'écolabel MSC pour le thon listao, il y a quatre ans. En Australie, 43% du thon en boîte qui est vendu est désormais certifié MSC, selon Patrick Caleo, le responsable du label dans le pays. Cela représente 100 millions de conserves de thon par an.
Pour parvenir à ce résultat, il a fallu beaucoup d'efforts, souligne Transform Aqorau :
« Il y a la formation des observateurs, la formation des transporteurs, et les formations dans les usines de production de conserves de thon. On a dû le faire pour toutes les usines en Thaïlande et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, et c'est un processus qui est en cours en permanence, parce qu'on est contrôlés pour ce genre de choses. »
Cet écolabel a effectivement un coût, mais il permet aux pays de l'Accord de Nauru de se démarquer et de vendre leur thon listao plus cher.