Nadhir Boufeneche pointe l'écran du doigt. C'était le 6 août, à l'hippodrome de Nouméa. "Voilà. Legacy’s girl est 2e. La jument, normalement, aurait dû être sélectionnée pour participer à la coupe Clarke. On l’a vraiment préparée.” Le propriétaire de chevaux ne comprend pas. “Tous les chevaux qui participent à la coupe Clarke auraient dû être dans cette course là, pas ailleurs… pour une vraie présélection.”
Legacy’s girl, 5 ans, n'est pas qualifiée pour la course de référence, qui se déroulera ce dimanche 20 août. En cause : le rating, un système de points attribués sur l’année. "Le 24 juin, elle court à Bourail, se souvient Nadhir Boufeneche. Elle termine 2e et prend zéro point." Le 6 août, "elle fait 2e derrière Louna Rose, qui est la référence aujourd’hui au niveau de la coupe Clarke, et là elle prend deux points.”
"Au bon vouloir de deux personnes"
Résultat : avec 22,5 points, sa jument n’est pas dans les douze qui s’élanceront sur l’hippodrome de Nouméa. C'est un sentiment de colère qui domine pour ce passionné voué corps et âme à ses animaux. Il déplore une discrimination et un manque de transparence sur les notations. “On veut savoir sur quels critères on note ? Parce qu’on ne comprend pas : un coup on nous met +2, -3, +3, mais on n’a pas de lecture de comment c’est calculé. C’est au bon vouloir de deux personnes... A la tête du client, ou de l’humeur de la journée”, s'interroge-t-il.
Même coup du sort pour un autre éleveur, Salah Nasser. Un préparateur bien connu du milieu, qui a quatre coupe Clarke à son palmarès. “Cela fait trente ans que j’ai une écurie, c’est la première fois que je n’ai pas de cheval dans une coupe Clarke. Ça m’embête de ne pas y voir un jeune cheval que j’ai préparé exprès.”
Les deux éleveurs espèrent une réponse rapide de la fédération, et pour cause, la clôture des inscriptions pour cette course qui déchaîne les passions est prévue ce mercredi 16 août à 11 heures.
Le reportage de Brice Bachon et Nathan Poaouteta :