Il y a un siècle, la Nouvelle-Calédonie a été la dernière dans le monde à être atteinte par la grippe dite « espagnole » qui a fait plus de 50 millions de morts dans le monde. De rares documents d’époque témoignent des conséquences de cette pandémie sur notre archipel.
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En cette fin juillet 1921, l’hôpital colonial de Nouméa est complètement débordé par un afflux de malades. La direction du Service de santé se voit contrainte d’accueillir soudain une centaine de personnes très sévèrement grippées.
De la fièvre, des maux de tête intenses, des toux sèches et parfois, pour les cas les plus graves, des atteintes sévères aux poumons.
Les autorités de l’époque vont très vite comprendre qu’il ne s’agit pas de la simple grippe saisonnière, mais de la terrible « influenza » qui a déjà fait plus de cinquante millions de morts dans le monde entre 1918 et 1919.
La grippe dite espagnole, apparue en réalité aux Etats Unis et disséminée au cours de la fin de la première guerre mondiale, a été la première pandémie de l’histoire.
Le rapport envoyé un an plus tard au ministre des Colonies par le gouverneur Jules Repiquet retrace l’histoire de cette fulgurante contamination.
Les matelots de ce voilier, le « Pacifique », vont en fréquenter d’autres au port de Nouméa qui vont à leur tour disséminer la maladie lors d’un vaste rassemblement populaire : le 14 juillet 1921.
A partir de cette date, la propagation de la terrible grippe est aussi exponentielle que brusque.
Nouméa, dix mille habitants : une ville alitée. Selon les chiffres de l’époque 95% des Mélanésiens et 50% des Européens vont attraper le virus importé et tomber malades.
Mais ce sont surtout les mesures de quarantaine et de prophylaxie qui vont éviter une hécatombe.
Car, très vite, des arrêtés interdisent les sorties. La France Australe, le journal de l’époque, se fait l’écho de cette guerre sanitaire.
Toutes les réunions, fêtes et rassemblements sont interdits. Les écoles fermées. Les grippés doivent s’enfermer chez eux. Les médecins recommandent des lavages de mains très fréquents.
Les Indigènes, comme on appelait alors les Mélanésiens, sont plus sensibles à la contagion. Ils se voient interdits de sortie et de fréquentation des Européens.
Début août 1921 la grippe espagnole reflue. La population a bien malgré elle été immunisée. Mais l’histoire retiendra que la pandémie a fait ses dernières victimes dans une petite île française au milieu du Pacifique.
Le récit d'Antoine Le Tenneur et Nicolas Fasquel avec l’aide du service des Archives de la Nouvelle-Calédonie
Retrouvez ci-dessous le rapport du gouverneur Repiquet - Service des Archives de la Nouvelle-Calédonie :
De la fièvre, des maux de tête intenses, des toux sèches et parfois, pour les cas les plus graves, des atteintes sévères aux poumons.
Les autorités de l’époque vont très vite comprendre qu’il ne s’agit pas de la simple grippe saisonnière, mais de la terrible « influenza » qui a déjà fait plus de cinquante millions de morts dans le monde entre 1918 et 1919.
La grippe dite espagnole, apparue en réalité aux Etats Unis et disséminée au cours de la fin de la première guerre mondiale, a été la première pandémie de l’histoire.
Un 14 juillet..."de malade"
La Calédonie, avait été épargnée jusque là, jusqu’à l’arrivée d’un bateau en provenance de Sydney, ce 8 juillet 1921. A son bord, sans doute, quelques marins malades.Le rapport envoyé un an plus tard au ministre des Colonies par le gouverneur Jules Repiquet retrace l’histoire de cette fulgurante contamination.
Les matelots de ce voilier, le « Pacifique », vont en fréquenter d’autres au port de Nouméa qui vont à leur tour disséminer la maladie lors d’un vaste rassemblement populaire : le 14 juillet 1921.
A partir de cette date, la propagation de la terrible grippe est aussi exponentielle que brusque.
Nouméa, dix mille habitants : une ville alitée. Selon les chiffres de l’époque 95% des Mélanésiens et 50% des Européens vont attraper le virus importé et tomber malades.
Déjà le confinement
Pas de statistiques sur le nombre de morts à Nouméa dans le rapport Repiquet, mais en Brousse, au moins une quinzaine. La Brousse, surtout le Nord, qui sera quasi-épargnée grâce à son isolement. Les routes terrestres ne sont pas encore ouvertes.Mais ce sont surtout les mesures de quarantaine et de prophylaxie qui vont éviter une hécatombe.
Car, très vite, des arrêtés interdisent les sorties. La France Australe, le journal de l’époque, se fait l’écho de cette guerre sanitaire.
Toutes les réunions, fêtes et rassemblements sont interdits. Les écoles fermées. Les grippés doivent s’enfermer chez eux. Les médecins recommandent des lavages de mains très fréquents.
Les Indigènes, comme on appelait alors les Mélanésiens, sont plus sensibles à la contagion. Ils se voient interdits de sortie et de fréquentation des Européens.
Début août 1921 la grippe espagnole reflue. La population a bien malgré elle été immunisée. Mais l’histoire retiendra que la pandémie a fait ses dernières victimes dans une petite île française au milieu du Pacifique.
Le récit d'Antoine Le Tenneur et Nicolas Fasquel avec l’aide du service des Archives de la Nouvelle-Calédonie
Retrouvez ci-dessous le rapport du gouverneur Repiquet - Service des Archives de la Nouvelle-Calédonie :
Rapport du Gouverneur Repiquet à destination du Ministre des Colonies mars 1922 by Françoise Tromeur on Scribd