Îles Cook : fin de la partie, Henry Puna reste Premier ministre

Henry Puna reste Premier ministre aux îles Cook
Le représentant de la reine met fin aux espoirs de l'opposition aux Îles Cook : la session parlementaire a été correctement refermée vendredi dernier. Le vote, hier, d'une motion de censure et l'élection d'une Première ministre à la tête de l'archipel seraient donc invalides.
 
Rose Brown ne sera pas la première femme Première ministre des Îles Cook. En tout cas, pas dans l'immédiat. Dans cette monarchie constitutionnelle, c'est le représentant de la reine, Tom Marsters, qui a mis fin à la partie : les travaux du Parlement ont bien été ajournés vendredi dernier.
 
Cela signifie que ce qui s'est passé depuis au Parlement ne peut pas être pris en compte. Et il s'en est passé des choses : les élus de l'opposition ont siégé, et ont voté une motion de censure contre le gouvernement d'Henry Puna, avec le soutien de deux membres de la majorité - Albert Nicholas, qui avait déjà retourné sa veste après la dernière élection pour être nommé ministre des Affaires intérieures, et Rose Brown, qui a d'abord été désignée présidente du Parlement, puis Première ministre.
 
Ces députés de l'opposition n'ont donc pas réussi à faire valider ces changements par le représentant de la reine. Le ministre des Finances, Mark Brown, s'en félicite :
 
« Ce n'est pas un secret, l'opposition a tout essayé, a cherché toutes les failles possibles pour renverser le gouvernement, sachons que nous avons une faible majorité. Toutes leurs tentatives ont lamentablement échoué et c'est exactement ce qui vient de se produire à nouveau. »
 
S'il qualifie ces derniers rebondissements de « non-événement », il parle aussi de « trahison » et prévient les élus de l'opposition qu'ils pourraient être poursuivis en justice.
 
Voici la réaction de Norman George, ancien ministre, toujours très impliqué au sein du Parti démocrate, parti de l'opposition :
 
« Le petit jeune qui parle de trahison est juste un peu sensible. C'est un enfant qui a perdu la tête. Tout cela n'est pas si grave, les règles ont été respectées. Pour moi, la trahison, c'est quand on prend les armes pour destituer un gouvernement. Ça n'est pas le cas ici. »
 
La crise n'est de toute évidence pas complètement terminée. Parmi les questions qui se posent, il y a la position d'Albert Nicholas et de Rose Brown. Font-ils partie de la coalition de l'opposition ou de la majorité ? Le ministre des Finances, Mark Brown, n'évoque pas le cas du ministre des Affaires intérieures, mais il regrette ouvertement l'implication de Rose Brown :
 
« En essayant de déstabiliser le gouvernement, les députés de l'opposition ont terni la réputation d'une jeune élue prometteuse juste pour servir leurs propres intérêts. C'est dommage. Ils ont profité, j'imagine, du fait qu'elle soit encore jeune et impressionnable… On a vu qu'elle ne soutenait pas le gouvernement et il va falloir qu'on en discute au sein du parti. »
 
En face, l'opposition ne s'avoue pas vaincue. Norman George conteste la décision du Gouverneur général, Tom Marsters :
 
« Il est partial, il a été nommé par le gouvernement. Son bilan le montre, il n'est pas très juste, il se place toujours du côté du gouvernement. On est à sa merci et on souffre des conséquences que cela engendre d'avoir une personne qui ne remplit pas sa fonction avec dignité et honneur. »
 
Norman George affirme que l'opposition est prête à aller devant les tribunaux.
 
Ce feuilleton se déroule en l'absence du Premier ministre, Henry Puna, actuellement aux Palau.