INFOGRAPHIES. La population calédonienne connaît un net vieillissement

L'Isee a présenté, jeudi 22 juillet 2021 à Nouméa, son dernier bilan démographique portant sur la période 2015-2019.
Le dernier bilan démographique de l'Institut de la statistique et des études économiques (Isee), portant sur la période 2015-2019, a été présenté jeudi.

Un sérieux coup de vieux. L'Institut de la statistique et des études économiques (Isee) a présenté, jeudi 22 juillet, son dernier bilan démographique de 2019. Et le constat est sans appel. Avec une baisse de la fécondité sous le seuil de renouvellement des générations, un allongement de la durée de vie - en quarante ans, les Calédoniens ont gagné 10 ans de vie - et un déficit migratoire : la Nouvelle-Calédonie voit sa population vieillir.

La population des moins de 20 ans baisse de 4% entre 2015 et 2019 et celle des plus de 45 ans augmente de 10,3%. Un phénomène attendu, mais accentué par un déficit du solde migratoire inédit depuis quarante ans, notamment chez les 20-24 ans. "Par rapport à la période précédente - 2009 à 2014 -, on constate qu'il y a deux fois plus de départs et moins d'arrivées sur le territoire", pointe Olivier Fagnot, directeur de l’Isee. "Ça a un impact direct, car les personnes qui ont quitté le territoire font à trois-quart partie des classes d'âges actives, entre 15 et 64 ans, c'est-à-dire des familles, des enfants en bas âge et des jeunes."

Ecoutez l'interview complète d'Olivier Fagnot réalisée par Alix Madec : 

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Des départs non compensés par les naissances

Au total, ce sont près de 2 100 départs qui sont recensés par an sur le territoire, entre 2015 et 2019. Des départs non compensés par les naissances. Pour la première fois en 2019, le solde naturel ne compense pas le solde migratoire. Un exode ciblé, qui accélère le processus de vieillissement de la population.

Alors même que le taux d’accroissement de la population est en net ralentissement (une croissance annuelle moyenne de 0,1% avec 271 200 habitants au 31 décembre 2019). Et que l’indicateur conjoncturel de fécondité passe pour la première fois, sous le seuil de renouvellement des générations : de 2,1 enfants par femme à partir de 2016, pour atteindre 1,95 enfant par femmes en 2019. 

Un vieillissement de la population qui engendre une augmentation du nombre de personnes inactives, qui ne sont pas sans conséquences. "Il y a une augmentation des dépenses de santé, les difficultés du Ruamm, un déséquilibre entre actifs et inactifs...", détaille Olivier Fagnot. "Ça va être aussi des questions sur l'accueil de ces personnes en âge avancé."

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Au total, le nombre de personnes inactives de moins de 15 ans et de 65 ans et plus augmente : de 46,5% en 2015 à 47,1% en 2019. Des données qui devront être prises en compte dans les politiques publiques locales, avec un "déséquilibre du système des retraites annoncé", des dépenses de santé qui devraient être plus conséquentes et un possible "déficit de main d’œuvre" à terme, souligne l'Isee.