Inquiets pour leur avenir et la desserte maritime des îles, les salariés du "Betico" débraient

Slogans éloquents, à la gare du "Betico", le 11 janvier 2024.
Les 57 salariés de la Sudiles plongés dans l'incompréhension. Une partie du personnel a débrayé, ce jeudi après-midi, à Nouméa, devant la gare maritime du "Betico 2". Il n'a pas été averti que le navire risque de cesser son activité dans les deux ans à venir. Un cap que le président de la province Îles, Jacques Lalié, a confirmé mardi sur NC la 1ère. Le marché public doit être confié à un acteur privé.

Depuis près de quinze ans, le Betico 2 assure la desserte maritime des passagers entre Nouméa, Maré, Lifou et l’île des Pins. En 2022, il a transporté 89 000 personnes et effectué plus de 200 voyages. Mais le personnel de la Sudiles, la société qui exploite le navire pour le compte de la province des Loyauté, est tombé des nues en découvrant les projets en matière de desserte maritime.

"J'ai engagé la démarche"

"J'ai engagé la démarche auprès des partenaires du privé pour pouvoir prendre en charge le transport", déclarait ainsi Jacques Lalié, le président de la province Îles, dans le journal de midi sur NC la 1ère. L’acteur privé en question pourrait être la SARL Sodexfi. La Société d’exploitation financière, que l'Autorité de la concurrence vient d'autoriser à prendre le contrôle exclusif de Transiles, Marifret, et la Compagnie maritime des îles - CMI qui attend un nouveau navire, le Havannah 2

"Nous les concernés, on n’est au courant de rien"

Pour le personnel de la Sudiles, c’est l’incompréhension. Un projet de Betico 3, avec une capacité de 400 places, a été soumis aux autorités en 2018. Or, c’est de remplacement qu'il est question aujourd’hui. “Nous voulons avoir des éclaircissements sur ce qui a été décidé”, explique Philippe Alikie. Employé pour le Betico depuis 1999, il travaille à la billetterie de Lifou, et se fait porte-parole de ses collègues. Avec cette demande qu'une rencontre soit organisée auprès des salariés pour les informer. "Nous les concernés, on n’est au courant de rien."

Équipes réduites et tracts

Inquiets pour leur avenir, et leur mission de service public, les salariés entendent poursuivre leur mobilisation, mais sans pénaliser les passagers. Les rotations se feront, avec des équipes en service minimum. Des tracts seront distribués ce vendredi matin. A Lifou, les salariés et les habitants se disent sous le choc, racontant leur attachement au Betico, qui leur permet de relier Nouméa à un prix un peu moins élevé qu'en avion. 

Un reportage de Martin Charmasson et Luigi Wahmereungo-Palmieri

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