INTERVIEW. Ouverture de la chasse des roussettes et des notous : "la régression des deux espèces n'est pas liée aux chasseurs, mais aux braconniers"

La roussette de Nouvelle-Calédonie
La chasse des roussettes et des notous ouvre ce 1er avril et s'achève à la fin du mois. Uniquement le week-end en journée, les chasseurs ont le droit de prélever 5 spécimens de chaque espèce par jour. Pour l'occasion, nous avons posé trois questions à Pierre Aubé, président de la Fédération de la faune et de la chasse de Nouvelle-Calédonie.

NC la 1ère : Comment se pratique la chasse aux notous et aux roussettes ?

Pierre Aubé : Les chasseurs se lèvent de bonne heure le samedi et le dimanche. Ils ont astiqué leurs fusils depuis quelques jours. Ils sont allés chez l'armurier et ont acheté des cartouches avec du plomb adapté à chaque espèce. Mais bon, cette pratique diminue. les chasseurs sont de moins en moins nombreux car ils se font à chaque fois houspiller. Des gens leur disent que ce n'est pas bien. Les chasseurs en ont ras-le-bol de se faire insulter alors qu'ils ne devraient pas. 

Justement, il y a des militants qui critiquent la chasse de ces espèces. Que leur répondez-vous ? 

P.A : Il y a beaucoup de détracteurs sur la chasse aux notous et aux roussettes. Le notou est très difficile à chasser, il se défend très bien. En revanche ce n'est pas le cas pour la roussette. On reproche aux chasseurs le problème de la régression de la population de roussettes. Mais ce n'est pas la faute des chasseurs mais celle des braconniers. Nous, chasseurs, respectons les dates d'ouverture et les quotas. Après cela, on range nos fusils. En revanche, les braconniers tirent sur les notous et les roussettes toute l'année. Aujourd'hui si tout le monde respectait les règles, il n'y aurait pas de problèmes de régression pour ces deux espèces. 


La chasse a aussi un coût. Ces dernières années, comment les prix ont évolué ? 

P.A : Les prix des cartouches ont bien augmenté. Les armuriers ont beaucoup de difficultés à s'approvisionner en munitions. On l'explique déjà parce que les compagnies aériennes freinent ce commerce, souvent elles refusent de mettre des munitions dans les soutes. Concernant les bateaux, certains capitaines refusent de prendre en charge des munitions. Les cartouches se font rares, parfois il n'y en a plus du tout. Alors les prix montent tout simplement.  Pour les armes, c'est la même chose.