Ce week-end, les élus de l'UC ont réitéré la nécessité de trouver un accord politique sur le dossier de l'usine du Sud. Une sortie de crise "politique" à laquelle, les populations du Sud doivent adhérer. Car du coté loyalistes, du temps a été concédé afin de permettre le dialogue.
En fin de semaine dernière, s'est dessinée une volonté concrète de sortir de la crise.
VENDREDI. A l'issue du conseil des mines du 5 février, Sonia Backès a affirmé via un communiqué des Loyalistes que l'examen du projet de délibération de la Province Sud, approuvant le changement de contrôle de l’Usine du Sud a été reporté au mois de mars.
Afin de permettre le temps du dialogue, de faciliter l’ouverture des discussions et de donner toutes les chances à la recherche d’une solution partagée, qui permettrait le retour au calme, et le redémarrage de l’usine dans des conditions pacifiées, j’ai proposé que l’examen du projet de délibération de l’Assemblée de Province ait lieu dans le courant du mois de Mars.
Cette déclaration coincide avec celle de Mark Travers, responsable des métaux industriels au sein du groupe brésilien Vale. Ce dernier répond au journaliste Les Echos :
Combien de temps pouvez-vous encore discuter ? Réponse : "la vente doit être bouclée en mars avec des jalons intermédiaires en février. On peut envisager de prolonger encore un peu les discussions, mais nous avons besoin d'avoir des signes positifs dans les semaines qui viennent."
Vers un "apaisement"
Invités au journal télévisé, les deux élus de l'Union Calédonienne ont précisé, tour à tour, les circonstances qui ont poussé le mouvement indépendantiste a provoqué la chute du 16e gouvernement.
Et d'exprimer, par ailleurs, la volonté politique de sortir de la crise autour de la cession de l'usine du Sud...
SAMEDI. Le vice-président du gouvernement démissionnaire, Gilbert Tyuienon a mis en avant la mauvaise gestion de la cession de Vale NC quelques semaines seulement après le deuxième référendum du 4 octobre dernier, pour expliquer la chute de l'exécutif. Selon l'élu, la question du nickel, est "une revendication nationaliste, et non provinciale."
"Nous souhaitons que les trois provinces s'entendent sur la question de Vale NC.
pour autant, il nous faut avancer.
On ne peut pas, nous, indépendantistes avoir les jeunes sur le terrain.
Il nous faut passer à autre chose."
Necessité d'engager des réformes fiscales
Gilbert Tyuienon explique que cette vision nationaliste, se traduit par la maîtrise des ressources minières, et des outils de valorisation de cette ressource à savoir les usines. De plus, pour appliquer cette vision "différente" sur le volet économique et minier, "il suffit d'un peu de courage politique" pour enclencher des réformes fiscales.
Une augmentation des impôts ? " Non pas du tout! La dépense fiscale du pays, aujourd'hui, c'est à dire les éxonérations notamment, elle tourne autour de 49 milliards FCFP, on peut donc y faire un effort, en 2021 et 2022, pour rétablir les comptes du pays et cela ne s'est pas fait, c'est pas compliqué. Il suffit d'un peu de courage politique!
Dossier de l'usine du Sud : un accord politique à trouver au congrès
DIMANCHE. Jacques Lalié, le président de la province des îles Loyauté ajoute que la démission des membres du gouvernement a été précipitée par la tenue du conseil des mines, ce jeudi 5 février au haut-commissariat.
Ce n'est pas un coup d'Etat, nous avons suivi les règles, c'est la démocratie.
Les convocations pour le conseil des mines (instance consultative) ont accéléré le processus.
Changement de stratégie : convaincre les populations du Sud ?
L'élu de l'Union Calédonienne affirme la volonté de trouver un accord politique sur le dossier de cession de l'usine du Sud. Il a tenu à s'adresser tout particulièrement aux populations de Yaté et plus largement à celle du Sud pour entamer des discussions non plus sur un rapport de force mais autour "de la table."
Maintenant, il faut s'inscrire dans une dynamique de construction. J'ai eu des rencontres avec la province Sud pour une reprise du dialogue sur ce dossier là.
Et, j'ai demandé au président du congrès d'inviter les partenaires décisionnaires dans ce dossier pour que l'on puisse passer un accord politique.
L'UC de l'aire Xaracùù : levée des contraintes
Cette déclaration conforte celle de Gilbert Tyuienon, samedi, qui avait déclaré que " les positions de l'ICAN et de du collectif USUP sont claires, pour autant il nous faut avancer."
Et dans ce sens, dimanche, le comité régional Union Calédonienne de l’aire Xârâcùù en appelle « à la levée de toutes contraintes sur les sites miniers de la région » et « s’engage à favoriser la reprise du travail sur l’ensemble de la région pour le bien-être des populations ».
Deux décisions actées lors de la réunion du comité régional de vendredi à Boulouparis. Les représentants UC de l’aire Xârâcùù fondent leur positionnement sur « la situation critique des sites miniers de Kouaoua et de Thio »
Loyalistes : "un calendrier revisité pour permettre le dialogue"
Ce même vendredi, du coté des loyalistes, un communiqué publié ce 5 février à l'issue du conseil des mines, on y apprend que le calendrier a été modifié. Le projet de délibération sera examiné par l'assemblée de province Sud, non plus ce 11 février mais dans le courant du mois de mars.
J’ai d’autre part, pris l’attache des racheteurs potentiels pour travailler à une évolution du capital de Prony Resources pour faire entrer un industriel expert en hydrométallurgie dans le projet. Des contacts ont, sur ce sujet, été noués avec certains grands groupes industriels reconnus par tous.