Durant une semaine, près de 300 jeunes de l’EPKNC sont réunis à la tribu de Ouindo à Poindimié. Ce rassemblement est placé sous le thème de « concitoyen d’un nouveau pays ». L'objectif est de préparer le référendum de 2018.
Cédrick Wakahugnème •
Située dans le sud de la commune de Poindimié, la tribu de Ouindo n’a plus connu de tel rassemblement. 300 jeunes des huit consistoires du pays prennent part aux discussions, aux échanges et aux réflexions au sein de cette Assemblée Générale de l’église Protestante de Kanaky-Nouvelle-Calédonie. A l’ombre des cocotiers résonnent des chants de prières accompagnés par les guitares et autres instruments de musique. Le plaisir est avant tout de se retrouver. « C’est une richesse pour moi de me retrouver ici à la Paroisse de Ouindo afin de partager avec l’ensemble des jeunes de l’église », confie Evangeline Fraîtr, originaire de l’île d’Ouvéa, « le fait de parler de Jésus ensemble, avec nos différences, çà nous permet de nous renforcer et de préparer cette nouvelle année », renchérit Kena Poygnena, de la commune de Kaala-Gomen.
L’église doit élever la réflexion des fidèles
Ce rassemblement a une résonance particulière pour l’ensemble de ces jeunes car 2018 est une année charnière pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Depuis 1979, l’EPKNC s’est positionnée pour l’émancipation de la Calédonie. De ce fait, à chaque rassemblement, ces jeunes se penchent sur des sujets en relation direct avec le contexte du pays. Église et politique : une adéquation qui n’est toujours toujours comprise à ce jour « lorsque l’on parle de l’église, on pense toujours à Dieu et à une relation spirituelle privée », explique Hervé Tein-Taouva, le Président du Mouvement de l’EPKNC, « or pour l’Eglise Protestante de Kanaky-Nouvelle-Calédonie, on ne fait pas de la politique dans le sens des politiques mais dans le sens des transmissions des valeurs et d’élever la réflexion des fidèles ».
Vivre avec l’autre est inéluctable
Aujourd’hui, la question du référendum de 2018 est dans tous les esprits. Ce rassemblement doit permettre d’apporter à ces jeunes des outils mais aussi les aider à réfléchir sur la notion de « concitoyen d’un nouveau pays ». « Personnellement, être concitoyen d’un nouveau pays, c’est pour moi, vivre avec l’autre. Accepter l’autre tel qui l’est, avec ses différences », confie intimement Evangeline Fraîtr, « Dans ce pays, nous ne sommes pas seul. Je pense que l’église peut nous aider à vivre avec l’ensemble des communautés ». A la tribu de Ouindo, les journées sont ponctuées d’ateliers en tout genre et d'espaces de réflexions et animations bibliques. Les jeunes retrouveront dès lundi leurs consistoires d’origine avec l'intime conviction d’être de véritables acteurs de l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.