Le journal de campagne du vendredi 10 mai 2019

A J - 2 du vote, notre dernier journal de campagne passe en revue les enjeux politiques de ce scrutin. Il présente Alcide Ponga et Louis Kotra Uregei, relaie le débat entre Axelle Normandon et Rock Doui, revient sur le débat entre candidats du Sud ou annonce la période de réserve.

Les inconnues du 12 mai

Dernier journal de campagne ! C'est le moment de revenir sur les enjeux de ces provinciales 2019, plus précisément sur les données, encore inconnues, susceptibles de faire basculer le scrutin.
L'analyse de Vincent Le Falher.
©nouvellecaledonie
 

Portrait de candidat : Alcide Ponga, tête de liste «Agissons pour le Nord»

Né à Nouméa le 23 mai 1975, Alcide Ponga a grandi à Kouaoua, sa commune d'origine, où il effectue la première partie de sa scolarité. Très tôt, il affiche un goût prononcé pour les études.
Après un bac au lycée Lapérouse et une prépa aux grandes écoles à Jules-Garnier, direction la Métropole au sein du dispositif «Cadres avenir». L'étudiant obtient un DUT gestion, une licence en administration publique et une maîtrise en politique à l'université des sciences sociales de Toulouse.
Le jeune cadre va travailler durant dix ans pour la SLN, avant d'être appelé à la société Koniambo Nickel où il exerce depuis comme directeur des relations extérieures. 
Cette réussite, Alcide Ponga l'attribue avant tout à son éducation. «Quand on parle d'éducation à la maison, ça s'articule, pour ma part, autour de trois choses qui ont fait qu'on est ce qu'on est, raconte-t-il: des parents qui ont travaillé dans l'enseignement, qui sont très croyants et qui ont été très actifs dans la politique, parce que c'est une responsabilité qu'ils ont portée depuis que leur père et leur grand-père ont travaillé avec les anciens de l'époque pour fonder l'Union calédonienne et par la suite, le Rassemblement.»
Des modèles qui l'ont poussé en 2014 à s'engager en politique. Alcide Ponga est alors élu maire de Kouaoua. Cette volonté de servir l'intérêt général conduit aujourd'hui ce père de trois enfants, âgé de 44 ans, à tirer la liste «Agissons pour le Nord». «Les gens regardent la politique d'un mauvais œil, estime-t-il. Notre équipe souhaite faire ré-aimer la politique aux gens.»
 

Portrait de candidat : Louis Kotra Uregei, tête de liste «Parti travailliste» aux îles

Louis Kotra Uregei est né le 4 février 1951 à Nouméa. Après des études en Métropole, il rentre en Calédonie et fonde le 5 décembre 1981 l'USTKE. L'Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités, syndicat indépendantiste, est associée au FLNKS jusqu'en 1989. «LKU», comme on le surnomme, est d'ailleurs l'un des signataires des accords de Matignon, à l'âge de 37 ans.
Intransigeant dans le dialogue social, Louis Kotra Uregei s'avère aussi un homme d'affaires. Il a investi dans l'aconage - le chargement et le déchargement des navires - ou encore dans le transport maritime. Une double casquette qui lui est souvent reprochée. 
En 2007, il fonde le Parti travailliste de Nouvelle-Calédonie avec le soutien de nombreux membres de l'USTKE. LKU mène la liste du mouvement aux élections municipales  de 2008 à Lifou, où il obtient quatre sièges. Au niveau pays, il siège au Congrès depuis 2009.
 

Province Sud : le débat télé

Après le Nord et le Sud, les onze têtes de listes du Sud étaient à leur tour reçues sur le plateau de NC la 1ere, hier soir. Le débat animé par Angélique Souche autour des enjeux du scrutin est à retrouver ci-dessous. Quarante sièges sont à attribuer dans l'assemblée provinciale Sud, sachant que 32 élus feront aussi partie du Congrès.  

Le dialogue entre Axelle Normandon et Rock Doui

Axelle Normandon, tête de liste du «Mouvement néo-indépendantiste et souverainiste», débattait ce midi avec Rock Doui, tête de liste du «Parti travailliste». Deux candidats du Nord qui ont échangé au téléphone sur NC la 1ere radio. Leur dialogue était animé par Frédérique Machoro.    

Paroles d’électeurs : ce qu’ils attendent des élus

• Julie a 21 ans et suit une licence pro «contrôle de gestion» en alternance. Elle souhaiterait plus de choix dans les cursus proposés. Ivan entraîne au rugby des jeunes de sept à quinze ans, souvent des filles, à qui il permet de sortir de leur environnement social. 
Leurs attentes recueillies par Martine Nollet et Jeannette Peteisi. 
Les étudiants calédoniens à Paris suivent attentivement ces provinciales, en oscillant entre frustration et espoir. Ils sont notamment étonnés par le nombre de listes en course. 
Un reportage de Thierry Belmont. 

Attention à l'«occultation»

La campagne officielle audiovisuelle s'achève. Les médias entrent en période de réserve à partir de cette nuit à 23h59 et jusqu'à la fermeture des bureaux de vote, dimanche à 18 heures. Plus question de relayer de propos politiques, qu’ils soient prononcés en Calédonie ou en métropole. 
Par conséquent, un dispositif d’occultation a été mis en place sur toutes les chaînes  de France Télévisions visibles par les électeurs calédoniens. Sur France 2, France 3, France 5, France Ô, FranceInfo, Wallis-et-Futuna et Polynésie 1ère, il s’agira principalement des journaux et magazines d’informations.
Sur Nouvelle-Calédonie la 1ere, les journaux nationaux seront remplacés, et la Rédaction de NC La 1ère assurera ses rendez-vous d’informations dans le respect de la législation.
 

Polémique par communiqués

Une campagne qui se conclut sur une ultime polémique dans le camp non indépendantiste. Dans un communiqué, la maire de Nouméa, la présidente de la Chambre de commerce et d'industrie, la présidente et la vice-présidente de l'Association des femmes chefs d'entreprises, dénoncent «des propos sexistes inacceptables tenus lors d'une réunion publique d'un parti politique à l'encontre d'une leader d'un parti adverse»
Sans être nommé, c'est Calédonie Ensemble qui est visé. Le parti réplique dans un autre communiqué, en affirmant que ces propos étaient «une plaisanterie qui ne comportait aucune violence ni aucune critique à l'encontre des femmes». Et dénonce une manipulation de L'Avenir en confiance.