Kea Trader: le cyclone Hola a fait de gros dégâts

Vue aérienne du Kea Trader le 12 mars 2018.
Malgré les précautions annoncées, le porte-conteneurs échoué au large de Maré a pâti du cyclone, ce week-end. Sous l'effet de Hola, les deux morceaux de coque se sont percutés. Selon l'Etat, un conteneur dérive vers l'Est, ainsi que de nombreux débris flottants.
On le craignait, c'est arrivé: l'épisode Hola a encore aggravé la situation du porte-conteneurs Kea Trader. «Les deux parties de coque sont entrées en collision provoquant des dégâts importants, notamment sur la cale n°3, qui s’est désagrégée sous l’effet de ces conditions extrêmes», décrit le haut-commissaire dans le point de situation diffusé ce lundi soir, après le passage du cyclone. «Cette cale était entièrement dépolluée, seuls quatre conteneurs y étaient entreposés. La cale n°2 a été éventrée, elle comporte une brèche, ce qui laisse présager que des conteneurs et des relâchements de polluants résiduels aient eu lieu.»

Appel à la vigilance des navires

Au total, «29 conteneurs qui s’y trouvaient ont été mis en contact avec la mer, et ont pu, pour certains, être emportés ou pour d’autres, se sont probablement disloqués». Depuis dimanche, un Avurnav (avis urgent aux navigateurs) appelle les navires en mer à la vigilance. Et ce lundi, le Gardian des forces armées a survolé le secteur. «Après soigneuse investigation de la zone, un seul conteneur et de nombreux débits flottants de petites et moyennes tailles ont été localisés. Il a été constaté qu’ils dérivent vers l’Est, précise Thierry Lataste. Les heures qui viennent seront consacrées à leur récupération en mer.»
Le point de Jean-Louis Fournier, commandant de la zone maritime de Nouvelle-Calédonie.
©nouvellecaledonie


Risque de pollution

Le Kea Trader est piégé depuis le 12 juillet sur le récif Durand, situé à environ 90 km au sud-est de Maré et même hors cyclone, «le bateau n'est pas fait pour rester sur un récif, exposé à la houle», résumait le directeur des affaires maritimes, Eric Mévélec dans notre matinale radio. Le risque de trouver sur le littoral de nouveaux déchets d’hydrocarbure reste en tout cas d’actualité. 

Impompables

«Ce bateau, comme tous les bateaux, a ce qu'on appelle des impompables, a rappelé l’invité de Thierry Belmont. C’est-à-dire qu'il y a des endroits où malgré tous les efforts, on n'arrivera jamais à aller chercher ce qui reste. Soit un peu de fioul, soit des eaux mazouteuses. Tout ça va éventuellement s'agglomérer avec des algues ou d'autres débris, et tourner pendant des jours dans le Pacifique au gré des courants, jusqu'à ce qu'un jour, ça échoue sur une côte. Malheureusement, c'est un phénomène susceptible de durer encore quelques temps.» 

Boulettes ramassées à Lifou

Il y a quelques jours, avant même le passage de Hola, des habitants de Lifou ramassaient des produits pétroliers en bord de mer. «Jeudi, la mer était déjà bien démontée, ils étaient en bord de mer et ils ont vu les boulettes, relate Kahnyapa Gope-Fenepej qui vit à la tribu de Mou. Ils ont commencé à ramasser avec des bouts de bois pour mettre dans des pochons parce qu’ils n’avaient pas le nécessaire pour ramasser.»

Ecoutez son récit recueilli par Claudette Trupit (avec une photo d'archives).

 
Le même jour, c'est sur le littoral est de Belep qu'un habitant de Wea ramassait plus d’un kilo de résidus d’hydrocarbures. 
En cas de pollution
Il est demandé à quiconque aperçoit des traces de pollution sur le littoral d'alerter le 17 ou le 18.