L'Alliance scolaire poussée à se scinder pour mieux résister

L'Alliance scolaire en assemblée générale extraordinaire, le 28 octobre, à Nouméa.
Alors que la situation de l'Asee s'avère toujours précaire, l'entité "Alliance scolaire de l'église évangélique" pourrait disparaître, au profit de structures associatives. Huit au total qui représenteront chacune un établissement.

Exit, l'Asee. De nouvelles structures doivent remplacer l’Alliance scolaire de l’église évangélique, sous forme associative. Une réforme juridique nécessaire pour conserver les huit collèges et lycées de cet enseignement privé protestant, ainsi que les écoles maternelles et primaires qui en dépendent. Le point a été fait ce samedi matin, lors d'une assemblée générale extraordinaire à Nouméa, dans le réfectoire du lycée Do Kamo. 

Des personnels "vraiment motivés"

Une précédente se tenait fin août. "On avait demandé aux différentes structures de voir la possibilité de créer des entités juridiques sous forme d'association loi 1901", explique Dominique Lawi, président du conseil d'administration de l'Asee. "Au jour d'aujourd'hui, on a presque huit associations déposées. Les établissements ont même travaillé pendant les vacances, etc., pour que le dossier avance. Les personnels de l'Alliance scolaire sont vraiment motivés, parce qu'ils veulent tous s'en sortir." 

Pour les conventions et contrats

Ces nouvelles entités juridiques permettront de signer des conventions ou des contrats, à la place de l'Alliance scolaire. "Soit avec le vice-rectorat par rapport au forfait d'externat des collèges et lycées, cite le président, soit avec les provinces par rapport aux dotations aux internats"… Sans oublier que, "dans la prochaine délibération cadre, c'est le gouvernement qui va s'occuper de nos deux lycées, Do Kamo et Do Neva".

La rentrée 2021 au collège Eben Eza de l'Asee, à Ouvéa.

Eviter la liquidation

Depuis deux mois, les responsables de l'Asee sont accompagnés dans cette évolution par les institutions, la province des Iles notamment, et la Nouvelle-Calédonie. L’objectif : diminuer les dépenses et augmenter les recettes afin d'éviter la liquidation judiciaire. "On poursuit notre accompagnement, surtout technique, par rapport à la réforme nécessaire au sein de l'Asee", précise Isabelle Champmoreau.

Reste à "proposer un budget équilibré"

La vice-présidente du gouvernement, en charge de l'enseignement, évoque elle aussi la constitution en associations. "Ça va permettre de gérer les choses beaucoup plus simplement, notamment par rapport aux subventions des collectivités. La deuxième étape, la plus importante, qui va maintenant se traduire jusqu'au 31 décembre, c'est que chaque structure, chaque établissement, doit proposer un budget équilibré. Sinon, quand la liquidation qui se profile va être annoncée, le tribunal ne pourra pas accepter que des structures qui ne sont pas saines financièrement puissent continuer à porter l'enseignement."

Calendrier serré

"Si on veut vraiment que la rentrée 2024 ait lieu, avec l'accueil des enfants, des enseignants, des personnels, il faut que cette date du 31 décembre soit respectée", insiste Isabelle Champmoreau. En redressement judiciaire depuis 2019, l’Asee présente un déficit structurel important. Si rien ne change, elle présenterait une dette annuelle de 200 millions auprès de la Cafat. En début d'année, selon les statistiques du vice-rectorat, environ deux mille élèves étaient scolarisés par l'Alliance. 

Le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Luigi Wahmereungo-Palmieri 

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