Chaque année, l'amicale vietnamienne réunit ses anciens pour terminer comme il se doit la fête du Têt. Un hommage à ceux qui pour la plupart, sont des enfants de Chan Dang, ces Tonkinois venus travailler sur le Caillou sous contrat, dans des conditions extrêmement difficiles.
"Quand tu vois l'eau, tu connais la source", dit un proverbe vietnamien. Les anciens ne gardent aucune rancune de ce sombre passé, ils en ont fait une force.
"Mon père est arrivé en 1902. Les valeurs qu'on a réussi à conserver dans nos familles, c'est le travail, l'éducation et la fierté", raconte Gery Tran, l'un des participants. "Nous n'avions rien au départ, nous étions pauvres, malheureux et nous ne pouvions pas étudier. Alors, moi, j'incite les jeunes à se faire plaisir et à se lancer dans les études", ajoute un autre ancien convié au déjeuner.
Une passerelle entre générations
Depuis sa création en 1974, l'amicale vietnamienne vise principalement à créer du lien entre les générations. "C'est un outil dans notre communauté pour l'accueil, l'entraide. Nous avons des anciens qui sont à table, mais au service et au spectacle, ce sont toutes les générations successives", souligne Patrick Guillon, le président de l'amicale.
Au sein de la jeunesse calédonienne d'origine vietnamienne, certains ne se rendront peut-être jamais à Hanoï. Et même si au fil des générations, la langue est de moins en moins parlée sur le Caillou, la culture continue tout de même de vivre grâce aux jeunes.
"Quand on ne maîtrise plus autant le vietnamien que les anciens, on se raccroche aux autres éléments qu'on peut faire vivre", glisse Hugo Ming N'Guyen, pleinement mobilisé sur scène ce dimanche pour offrir de beaux spectacles aux anciens.
"Sachant qu'en Calédonie, nous sommes tous métissés, c'est vraiment important de ne pas perdre nos racines. C'est nécessaire pour le vivre ensemble", abonde Kim Faucher, lui aussi présent pour honorer ses aînés dimanche.