Quelles solutions après le référendum ?

En 2018, l'idée du jour d'après avait beaucoup fait parler. A la veille du deuxième référendum, chaque camp se focalise sur ses propres projets quant à l'avenir de la Nouvelle-Calédonie. Alors que la campagne tend à cristaliser les oppositions, l'après-4 octobre demeure une interrogation.
Plus de dix-huit mille voix à conquérir, c’est tout l’enjeu de ce deuxième scrutin, pour les partisans du Oui. Campagne oblige, l’issue du référendum au soir du 4 octobre 2020 ne ferait aucun doute.
 

On reste dans le cadre des différentes motions que nous avons adoptées, aux différents congrès, pour faire en sorte que Kanaky - Nouvelle-Calédonie devienne souverain et indépendant le 4 octobre au soir.
- Mickaël Forest, UC-FLNKS

 

Et de trois ? 

Dans le cas contraire, en cas de victoire du Non, quelle serait la position des uns et des autres ? Se pose la question d’un troisième référendum, tel que le prévoit pourtant l’Accord de Nouméa
 

Est-ce vraiment nécessaire de continuer et poser une troisième fois la question ? On considère que, peut-être, le pari de l’intelligence peut être refait et que l’on peut se mettre autour de la table pour trouver une solution qui permette, aux indépendantistes, de gagner leur autonomie, d’avoir des symboles qui leur permettent de s’y retrouver ; et aux loyalistes d’avoir ce qu’ils souhaitent, c’est-à-dire le maintien de la protection de la République française. 
- Sonia Backès, Avenir en confiance

 

Aller au bout du processus

Un projet de société qui demandera évidemment à être négocié avec les indépendantistes, dont le discours, aujourd’hui, reste ancré sur une volonté d’obtenir la pleine souveraineté. Quitte à aller au bout du processus référendaire.
 

Si les choses ne vont pas jusqu’à l’accession à la pleine souveraineté, il y aura toujours quelque chose d’inachevé. Oui, aller au bout du processus de la décolonisation, c’est accéder à la souveraineté de la Nouvelle-Calédonie. Souveraineté, non seulement pour les Kanak, mais pour tous les citoyens.
- Victor Tutugoro, Uni-Palika

 

Binaire

Des oppositions de style qui interpellent. Car pour d’autres, ce type de référendum binaire se révélerait avant tout générateur de tensions.
 

Les électeurs attendent de nous qu’on apporte une vision d’avenir et des réponses à leur projet quotidien. Le bégaiement, l’affrontement, la radicalité des positions, c’est quelque chose qu’il faut qu’on fuie. 
- Philippe Dunoyer, Calédonie Ensemble

 

La marmite bout

Christian Boissery avait été initiateur du dialogue lorsqu’il présidait la FNSC, la Fédération pour une nouvelle société calédonienne. Aujourd’hui observateur avisé de la vie politique, il livre sa réflexion sur le sujet.
 

Plutôt que d’aller au troisième référendum, qui à mon sens aura encore le même résultat, il vaut mieux que les partenaires politiques se mettent à en discuter et qu’on sorte de ces accords par le haut. La marmite est en train de bouillir et il faut peut-être lever le couvercle pour enlever la soupape de sécurité et discuter des institutions que l’on veut pour notre territoire.
- Christian Boissery, ex-FNSC

 

Un lendemain capital

A défaut d’avoir fait l’objet de rencontres et de discussions préalables entre les différents partis, l’après-4 octobre pourrait bien se révéler capital pour l’avenir du pays.

Une analyse de Bernard Lassauce avec Carawiane Carawiane et Philippe Kuntzmann :
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