C’est une véritable chasse au trésor dans laquelle va se lancer Bird conservation. L’association calédonienne a appris, la semaine dernière, que son projet avait été retenu par l’Office français pour la biodiversité. Le programme, baptisé TeMeUm, vise à soutenir les acteurs préservant la biodiversité des territoires ultra-marins.
Grâce à ce soutien financier, Bird conservation espère en savoir plus sur le mystérieux océanite tempête calédonien, la fregetta lineata, une espèce d’oiseau marin endémique de la Nouvelle-Calédonie et déjà menacée. Déjà lauréate de cet appel à projets de l'OFB en 2022, l'association avait entamé son travail de prospection en mer et à terre.
Une espèce qui se reproduit sur la Grande terre
Cet oiseau rare a été "observé en Australie et en Nouvelle-Calédonie", indique Mathieu Mathivet, chargé de projet à Bird conservation. Ces observations se sont faites plusieurs fois en mer, mais une seule fois à terre. "C’était en 2014 en Nouvelle-Calédonie”, précise le scientifique.
"L’oiseau en question était un juvénile, retrouvé à terre au niveau de Boulouparis. Ce qui nous permet de croire que l’espèce se reproduit en Nouvelle-Calédonie". Plus précisément, semble-t-il, "sur la Grande terre".
Difficile néanmoins d'étudier cette espèce très rare, nocturne et très discrète. D'où l'objectif de l'association de travailler avec différents partenaires. "Nous allons essayer de monter un réseau de vigies pour collecter le plus d’informations possibles au cours des prochaines années, et pour identifier ses sites de reproduction ainsi que les différentes menaces qu’il peut y avoir sur ces sites."
La crise a profité aux sternes néréis
Créée en 2021 par trois anciens de l’IRD, l’association Bird conservation œuvre pour la protection des oiseaux marins et monte des projets avec d'autres organismes : les instituts de recherches, les gestionnaires comme les provinces, et des associations.
Bird conservation s’intéresse notamment aux sternes néréis de l’îlot Amédée, une sous-espèce qui se reproduit uniquement en Calédonie. Habituellement, cinq à dix couples se reproduisent par an. Mais cette année, "une cinquantaine de pontes a été enregistrée", relève Mathieu Mathivet.
"C'est remarquable pour cet îlot. Cela a été possible grâce à la faible fréquentation du site liée aux événements du 13 mai". La sterne néréis est une espèce qui se reproduit en hiver austral, à partir d'avril ou mai, jusqu'à septembre. "Cette année, vu qu'il n'y a eu aucune activité touristique, cela a permis à la population de sternes d'être moins dérangée et de se reproduire plus facilement."