L'Australie demande aux îles Salomon de renoncer au pacte avec la Chine

Le Premier ministre australien Scott Morrison et le Premier ministre des Salomon Manasseh Sogavare, le 3 juin 2019, aux Îles Salomon
L'Australie a demandé, mercredi 13 avril, aux îles Salomon de renoncer à signer avec Pékin un pacte de sécurité, que Canberra soupçonne d'être le préalable à l'installation d'une présence militaire chinoise dans son voisinage.

Le ministre australien du développement international et du Pacifique Zed Seselja a rencontré, mercredi 13 avril, à Honiara, la capitale des Salomon, le Premier ministre Manasseh Sogavare. Un déplacement destiné à lui demander de renoncer à l'accord que prévoit de conclure l'archipel avec Pékin.

Le mois dernier, une version préliminaire de cet accord avait fuité : y était mentionnée l'autorisation de déploiements sécuritaires et navals chinois aux Salomon. L'information avait provoqué l'inquiétude de l'Australie, des Etats-Unis et d'autres nations du Pacifique.

Une invitation à "consulter la famille Pacifique"

Zed Seselja a "respectueusement demandé d'envisager de ne pas signer l'accord et de consulter la famille Pacifique, dans un esprit d'ouverture et de transparence régionales, en ligne avec le cadre de sécurité de notre région", a-t-il fait savoir dans un communiqué.

Début avril, Manasseh Sogavare a assuré qu'il ne permettrait pas la construction d'une base militaire chinoise dans son pays, mais cela n'a pas suffi à apaiser les craintes de l'Australie et de ses alliés. 

Le projet d'accord prévoit notamment que des policiers chinois armés puissent être déployés à la demande des Salomon, afin d'y assurer le maintien de l'"ordre social". Les "forces chinoises" seraient également autorisées à protéger "la sécurité du personnel chinois" et "les principaux projets" de l'archipel.