Dans un discours devant le Parlement, le chef du gouvernement Manasseh Sogavare a livré peu de détails sur l'accord final. Il continue d’assurer qu'il n'y a "aucune intention (...) de demander à la Chine de construire une base militaire dans les îles Salomon".
Un accord de sécurité qui inquiète
"Nous ne sommes pas sous pression. Nous ne subissons aucune pression de la part de nos nouveaux amis", a martelé le Premier ministre Sogavare.
Une version préliminaire de l'accord a fuité la semaine dernière, provoquant une onde de choc à Canberra, car elle comprenait des propositions autorisant des déploiements sécuritaires et navals chinois dans cet archipel du Pacifique. Interrogé sur l'état d'avancement de l'accord, Manasseh Sogavare a assuré: "nous allons le finaliser bientôt. Le document est prêt à être signé".
Les États-Unis et l'Australie s'inquiètent depuis longtemps de la possibilité que la Chine construise une base navale dans le Pacifique Sud, ce qui lui permettrait de projeter sa puissance maritime bien au-delà de ses frontières."Nous nous inquiéterons de toute action qui déstabiliserait la sécurité de notre région", a déclaré la semaine dernière le ministère australien des Affaires étrangères.
Selon le Premier ministre, les liens resteront intacts
Manasseh Sogavare assure que les accords en matière de sécurité liant l'Australie et les Iles Salomon "resteraient intacts". Le Premier ministre a déclaré que "pour répondre à nos besoins en matière de sécurité, il est clair que nous devons diversifier nos relations avec d'autres pays". Il a également qualifié de "regrettables" les inquiétudes exprimées par de "nombreux dirigeants" quant à la menace que représente la présence de la Chine pour la sécurité régionale dans le Pacifique.
En novembre dernier, des émeutes ont secoué trois jours durant ce pays de 800.000 habitants. Ces manifestations contre le Premier ministre trouvaient leurs racines dans la pauvreté, le chômage et les rivalités entre îles.Mais il lui était aussi reproché de vouloir forger des liens plus étroits avec Pékin après avoir brusquement rompu en 2019 ses relations de longue date avec Taïwan. Les dirigeants de l'île la plus peuplée, Malaita, s'opposent farouchement à cette décision.