"Les hypothèses optimistes qui ont guidé la planification de la défense après la fin de la Guerre froide sont révolues depuis longtemps", a déclaré le ministre de la Défense, Richard Marles, qui a brossé un tableau sombre de la situation sécuritaire régionale.
Soulignant que "la Chine a employé des tactiques coercitives dans la poursuite de ses objectifs stratégiques", M. Marles a souligné que "l'Australie n'a plus le luxe de disposer d'une fenêtre d'alerte stratégique de dix ans en cas de conflit", comme l'estimait sa doctrine jusqu'à présent.
Assurer la protection des intérêts australiens dans le Pacifique
Au lieu de se concentrer sur une armée capable d'accomplir différentes tâches presque partout dans le monde, le pays mettra désormais l'accent sur la protection de ses intérêts dans sa région immédiate, a-t-il détaillé.
"Nous sommes une nation insulaire qui pratique le commerce maritime", a-t-il mis en avant, ajoutant que l'Australie doit être en mesure d'empêcher ses ennemis d'empêcher l'accès à des voies de navigation vitales.
Selon M. Marles, "l'invasion de l'Australie est une perspective improbable, quel que soit le scénario, précisément parce qu'un adversaire peut causer beaucoup de dégâts à notre pays sans jamais avoir à poser le pied sur le sol australien".
Vers un développement d'une vaste flotte maritime
Au coeur de cette stratégie se trouve le développement d'une flotte de sous-marins furtifs à propulsion nucléaire, le triplement de ses capacités en termes de missiles et le développement d'une vaste flotte de navires de combat de surface.
"Le fait de disposer de la marine la plus performante de notre histoire sera au coeur de notre plan et de notre stratégie de déni d'accès (approche défensive conçue notamment pour empêcher un adversaire d'atteindre son objectif, ndlr)", a déclaré M. Marles.