D'après certains scientifiques, Tuvalu sera complètement inhabitable d'ici 80 ans. En cause, le changement climatique et la montée des eaux. Les 11 000 habitants de l'archipel polynésien devront donc s'exiler. "Nous croyons que le peuple de Tuvalu mérite d'avoir le choix de vivre, étudier et travailler ailleurs, alors que le changement climatique empire", ont déclaré dans un communiqué conjoint le Premier ministre australien Anthony Albanese et son homologue de Tuvalu, Kausea Natano. En vertu du traité dévoilé ce vendredi, les Tuvalais pourront bénéficier d'un "accès aux services australiens qui leur permettront une mobilité dans la dignité". Ils pourront ainsi s'installer et travailler en Australie.
Faire amende honorable et contrer la Chine
Le traité prévoit aussi des volets consacrés à la défense, engageant l'Australie à venir en aide à Tuvalu en cas d'invasion ou de catastrophe naturelle. Une façon pour Canberra de se racheter alors que la dépendance économique du pays aux énergies fossiles est depuis longtemps source de tensions avec les pays insulaires du Pacifique. Ce traité peut donc être vu comme une victoire stratégique face à la présence grandissante de la Chine dans la région. Kiribati et les îles Salomon se sont par exemple tournés vers Pékin ces dernières années. Tuvalu y reste opposé en continuant de reconnaître diplomatiquement Taïwan. Kausea Natano a ainsi affirmé que le traité représente un "espoir" et un "grand pas en avant" pour la stabilité régionale. Il doit cependant encore être ratifié par les deux pays pour devenir effectif.