L'Australie renforce son aide à la police papoue

Un véhicule de la police australienne (image d'illustration).
L'Australie s'est engagée à verser des millions de dollars supplémentaires pour renforcer les forces de police en Papouasie-Nouvelle-Guinée dans le cadre d'un accord quadriennal, afin de consolider une alliance de sécurité de longue date en réponse à ce que les États-Unis perçoivent comme une menace chinoise.

La Papouasie-Nouvelle-Guinée a annoncé mercredi avoir reçu de l'Australie une aide supplémentaire de plusieurs millions de dollars pour ses forces de l'ordre, dans le cadre d'un accord de sécurité entre Canberra et ce pays du Pacifique courtisé par la Chine.

"Les forces de l'ordre de Papouasie-Nouvelle-Guinée et d'Australie travaillent plus étroitement aujourd'hui qu'à tout autre moment de notre histoire", a déclaré David Manning, le commissaire de police de Papouasie-Nouvelle-Guinée.

1,7 milliard CFP

Canberra versera environ 23 millions de dollars (1,7 milliard CFP) pour rénover et agrandir les casernes et les logements des policiers.

Cet investissement est destiné à aider les forces de l'ordre qui rencontrent des difficultés matérielles et à renforcer les liens fragilisés avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Les postes de police sont souvent délabrés et les policiers débordés manquent de moyens.

Offre de Pékin

L'aide australienne intervient quelques jours après que Pékin a proposé de former et d'équiper les forces de police de Papouasie-Nouvelle-Guinée qui ne compte que quelques milliers de membres pour près de 10 millions d'habitants.

L'offre de Pékin laisse entrevoir la possibilité d'un déploiement de personnel de sécurité chinois dans un pays situé à quelques dizaines de kilomètres seulement de la côte septentrionale de l'Australie, ce qui inquiéterait Canberra.

Ce ne sera pas la fin du monde si nous ne parvenons pas à un accord avec la Chine.

Justin Tkatchenko, ministre des Affaires étrangères de PNG.

Le ministre des Affaires étrangères de Papouasie-Nouvelle-Guinée a laissé entendre cette semaine que le gouvernement pourrait rejeter l'offre d'aide de la Chine, qui serait similaire à l'aide controversée apportée aux îles Salomon voisines.

"Cette offre fait l'objet d'une évaluation minutieuse, car nous ne voulons pas reproduire ou compromettre les accords déjà conclus avec nos partenaires traditionnels en matière de sécurité, l'Australie et les Etats-Unis", a déclaré Justin Tkatchenko. "Ce ne sera pas la fin du monde si nous ne parvenons pas à un accord avec la Chine."

Offensive de charme

La nation insulaire du Pacifique a conclu des accords de sécurité distincts avec les Etats-Unis et l'Australie l'an dernier. Son Premier ministre doit se rendre en Australie et s'adresser au parlement le 8 janvier.

Canberra est de loin le principal bailleur de fonds de ce pays mais Pékin a mené une offensive de charme en injectant de l'argent dans le commerce, l'immobilier et les projets d'infrastructure.