L'Union calédonienne, réunie à Boulouparis, tire à boulets rouges sur le document martyr

L'UC réunie en comité directeur samedi 21 octobre à Boulouparis.
L'UC tenait son comité directeur ce samedi à Boulouparis. Au menu: la préparation du prochain congrès en novembre, mais aussi les discussions en cours sur le futur statut du pays.

Dans le discours qu'il a tenu ce samedi matin à Boulouparis, à l'occasion du comité directeur du parti, Daniel Goa, président de l'Union calédonienne, a commencé par saluer l'élection du sénateur indépendantiste Robert Xowie. Une élection qui a permis de porter la voix des indépendantistes au sein du Palais du Luxembourg. Daniel Goa s'est également félicité de la présence de Roch Wamytan à l'ONU.

Le "document martyr" jugé "inacceptable"

Le fameux "document martyr" proposé par l'Etat pour sortir de l'accord de Nouméa a ensuite longuement été évoqué. Le président de l'UC l'a qualifié d'"irrecevable". Daniel Goa y voit "l'intention de recolonisation du pays par la France, à travers, notamment du dégel du corps électoral qui viendrait "mettre fin aux équilibres politiques trouvés par l'accord de Nouméa". Il a rappelé que ce gel du corps reste acceptable par l'Europe aussi longtemps que le pays est sur la voie de la décolonisation. "Le dégel met fin au peuple calédonien et à l'idée de pays", a-t-il asséné.

Le dégel du corps électoral met fin au peuple calédonien et à l'idée de pays.

Daniel Goa, président de l'Union calédonienne.

La volonté du gouvernement central de "détricoter l'accord de Nouméa" et de reprendre des compétences déjà partagées, comme le droit civil, a également été fustigée.

"Pas d'urgence à négocier la sortie de l'accord"

Enfin, pour Daniel Goa, "il n'y a pas urgence à négocier la sortie de l'accord de Nouméa" et les provinciales pourraient se tenir selon lui en mai 2024. "Aucun de nous ne veut d'un nouveau statut dans la France. Nous sommes en revanche prêts à examiner tout nouveau statut avec la France. C'est pourquoi je remets en discussion la proposition faite de convention d'interdépendances pour une sortie par le haut de l'accord de Nouméa conforme aux orientations du FLNKS, a déclaré Daniel Goa. Ce document n'a jamais été sérieusement pris en compte, comme s'il était saugrenu. Il représente pourtant cette voie médiane entre une décolonisation de rupture – qui n'est pas notre projet – et le refus de la décolonisation."

L'Union calédonienne a suspendu toutes les discussions avec l'Etat depuis le 14 septembre. Une éventuelle reprise du dialogue sera probablement évoquée lors du congrès annuel prévu du 9 au 12 novembre, à l'île des Pins.

Des discussions qui ne devraient pas avoir lieu fin octobre, comme prévu initialement, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer ayant annoncé le report de sa venue sur le Caillou à fin novembre.