Une soixantaine d'élus ultramarins se sont retrouvés hier à l'Elysée pour un déjeuner de travail organisé par le président Emmanuel Macron. L'occasion d'évoquer les demandes d'évolution statutaires.
Une rencontre pendant laquelle l'Etat a rappelé que la Nouvelle-Calédonie est "le dossier prioritaire" pour la révision constitutionnelle parmi l'ensemble des outre-mer, dans un calendrier organisé afin de permettre des élections provinciales en 2024.
Si depuis un an on sentait le gouvernement réticent à avancer sur ces demandes d'évolution statutaire, finalement, deux experts vont être nommés pour faire le point sur l'avancement des différents projets. Ils rendront leurs conclusions en février.
Réformes : La Nouvelle-Calédonie d'abord
"En février on devrait boucler les discussions avec l'Etat et à partir de ce moment et que le président réussit à avoir la majorité nécessaire pour faire le congrès, il pourrait se tenir dans la foulée en 2024 ou 2025", espère Serge Letchimy président de la collectivité territoriale de Martinique.
Mais il faut pour cela remplir deux conditions : d'abord, chaque projet devra être porté par un consensus dans chaque territoire. Tematai Le Gayic, député indépendantiste de la Polynésie, est sceptique : "A nous dans chacun de nos territoires, en tout cas pour la Polynésie, d'essayer de trouver un consensus, alors que, même en France, ils n'arrivent pas à avoir de consensus et ils font passer des 49.3."
Emmanuel Macron a bien insisté : les réformes statutaires des départements d'outre mer ne pourront pas avoir lieu en même temps que la réforme du statut de la Nouvelle-Calédonie l'an prochain. Selon l'Elysée, cette mission des deux experts devra débuter le plus vite possible.
Ça fait deux ans qu'on négocie entre indépendantistes et non indépendantistes, que cela a amené beaucoup d'incertitudes institutionnelles et donc économiques et que nous avons besoin d'en sortir.
Nicolas Metzdorf, député de la Nouvelle-Calédonie.
" Nous sommes à la fin d'un processus, contrairement aux autres outre-mer qui veulent débuter, nos trois référendums se sont finis il y a deux ans maintenant. Ça fait deux ans qu'on négocie entre indépendantistes et non indépendantistes, que cela a amené beaucoup d'incertitudes institutionnelles et donc économiques et que nous avons besoin d'en sortir", a déclaré Nicolas Metzdorf, député de la Nouvelle-Calédonie.
Darmanin et Le Maire sur le Caillou en novembre
À l’issue de ce déjeuner, le député Philippe Dunoyer a annoncé le report du déplacement du ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, qui viendra finalement sur le Caillou à la fin du mois de novembre, en raison du contexte lié aux tensions sur la scène internationale. Le ministre de l'Economie, Bruno Lemaire, viendra également en Calédonie à cette période pour approfondir le dossier du nickel et le soutien aux trois usines.