L'université lance une procédure inédite à l'encontre d'un de ses professeurs. Elle fait suite aux propos que Mathias Chauchat a tenus au sein des instances de l’université et sur les réseaux sociaux, après les exactions survenues sur le campus de Nouville le 26 septembre.
"Il est reproché à Monsieur Chauchat d'avoir exprimé une interprétation biaisée et partisane qui visait à justifier les attaques dont a été victime l'université la semaine dernière avec les départs d'incendie et l'agression d'un des vigiles qui était sur le campus", expose la présidente de l'UNC, Catherine Ris.
Des propos jugés "intolérables"
En l'absence de procès verbal, difficile de confirmer la teneur des propos du professeur lors du conseil d'administration du 27 septembre.
Cependant, le même jour sur le réseau social X, Mathias Chauchat publie un message similaire à ceux qui lui sont reprochés. L'université, selon lui, ne semble alors pas visée directement. La tentative d'incendie survenue près du bureau du professeur d'archéologie Louis Lagarde pourrait, dit-il, avoir été déclenchée après le démantelèment d'un point de mobilisation demandé par la maire de Nouméa, Sonia Lagarde.
"De tels propos ne sont pas admissibles, ils sont intolérables et donc on marque le fait que ce sont des choses qui ne doivent pas se reproduire, martèle la présidente. La Nouvelle-Calédonie a besoin d'une université qui reste unie et qui puisse faire face aux situations avec beaucoup de hauteur, de point de vue, de rigueur dans ses propos. Nous avons tous une responsabilité collective à faire respecter l'image de l'établissement".
Accusation de propagande
Fait rare à l'université, la présidente va demander une enquête auprès de l'Inspection générale de l'enseignement supérieur. Elle y joindra des témoignages accusant le professeur de propagande politique durant certains cours.
Sollicité, Mathias Chauchat n'a pas donné suite à notre demande d'entretien. Il a toutefois indiqué son souhait de ne pas polémiquer avec l'UNC. "Si des actions sont engagées, je me défendrai. Je n'ai enfreint aucune règle juridique ou déontologique."
Un dossier d'autant plus complexe qu'en France, les universitaires bénéficient d'une pleine indépendance et d'une entière liberté d'expression sous réserve de respecter les principes de tolérance et d'objectivité.