L'aide chinoise à destination des nations insulaires du Pacifique pour des projets d'infrastructures est repartie à la hausse après avoir fléchi pendant la pandémie, selon une étude de l'institut australien Lowy publiée le mercredi 20 novembre.
Ces dix dernières années, Pékin avait injecté des milliards de dollars dans le Pacifique pour asseoir son influence dans cette région stratégique, face aux Etats-Unis et ses alliés."Pékin est sortie de l'accalmie provoquée par la pandémie avec un modèle en matière de soutien plus compétitif et politiquement plus ciblé", a relevé le groupe de réflexion dans sa carte annuelle faisant un état des lieux de l'aide bilatérale dans la région.
Une hausse de 14 % sur trois ans
Cela traduit un retour de "l'ambition de la Chine de s'engager dans de grands travaux d'infrastructure dans le Pacifique", analyse le groupe de réflexion. En 2022, la Chine s'est ainsi placé devant les Etats-Unis, mais derrière l'Australie, championne de l'aide bilatérale dans la région. Cette année-là, la Chine a dépensé 256 millions de dollars dans le Pacifique, un chiffre en hausse de 14 % par rapport à trois ans plus tôt, selon l'étude.
En parallèle, l'Australie et les Etats-Unis y ont respectivement dépensé en 2022 plus de 1,5 milliard de dollars et 249 millions de dollars, des montants en baisse par rapport à ceux de 2021. L'étude souligne, en outre, que l'aide chinoise vise désormais un nombre plus restreint d'États insulaires du Pacifique. Les îles Salomon et Kiribati ont notamment vu affluer l'aide chinoise, pour rénover des écoles ou des routes, après avoir rompu leurs liens diplomatiques avec Taïwan, île gouvernée de façon autonome que Pékin considère comme faisant partie de son territoire. La Papouasie-Nouvelle-Guinée a pour sa part vu l'aide chinoise chuter après avoir signé un pacte de sécurité avec les Etats-Unis en 2023.