La compagnie Caravane Spoutnik fait revivre sur scène l’épopée de l’Ile de Lumière

Le spectacle raconte la véritable aventure de l'Ile de Lumière.

Qui se souvient de l'Ile de Lumière, ce bateau cargo calédonien parti a la fin des années 70 pour secourir des milliers de boat-people en mer de Chine ? A travers son nouveau spectacle au centre culturel du Mont-Dore, la compagnie Caravane Spoutnik revient sur cette incroyable aventure.

A partir de ce jeudi 3 juin, le fantôme de l’Ile de Lumière refait surface sur la scène du centre culturel du Mont-Dore. La compagnie Caravane Spoutnik conte, en danse et en musique, l’incroyable incroyable mais vraie de ce bateau-hôpital et de son équipage calédonien, partis de Nouméa sauver des réfugiés en mer de Chine. C’était en 1979. 

Les réfugiés de Poulo Bidong

La comédienne Julie Durieux-Capronnier porte la voix des réfugiés au travers de l’une d’entre eux. Comme d’autres, Anne fuit le Vietnam après la guerre, et comme d’autres, elle est prise en charge par l’Ile de Lumière.
Ce cargo calédonien qui a jeté l’ancre à Poulo Bidong, une île minuscule de Malaisie, où des dizaines de milliers de réfugiés vivent dans des conditions épouvantables en attendant leur salut. 

Les réfugiés de Poulo Bidong

Une histoire vraie et romanesque, qui a captivé d’emblée Damien et Julie Durieux, tous deux metteurs en scène.
"Au fur et à mesure, on a été de plus en plus séduits parce qu’à chaque fois qu’on découvrait quelque chose de nouveau, on se disait ‘c’est fou, la réalité dépasse vraiment la fiction’" explique Julie Durieux-Capronnier. 
Le sort de ces boat-people, qui fait écho, quarante ans plus tard, à celui des migrants en mer Méditerranée. 

Damien Orso-Durieux, comédien et metteur en scène

Les réfugiés de l’Ile de Lumière, Richard Digoué, danseur dans la pièce, s’en souvient très bien.
" Au collège, j’ai eu vent de cette histoire là, et à l’époque, quand j’étais en 5ème, j’avais une réfugiée du Cambodge qui était dans ma classe. Elle n’était pas forcément en lien avec l’Ile de Lumière, mais c’était cette époque-là". 

Un symbole de fraternité

L’Ile de Lumière, c’est aussi un symbole de fraternité. Avec son équipage multiculturel, composé de Kanak, de Wallisiens, de Tahitiens, d’Européens et de Vanuatais. Séparés pendant des mois de leur famille pour sauver des inconnus, au péril de leur vie.
"Aujourd’hui, il n’y a pas de plus bel exemple en Calédonie de destin commun" souligne Damien Durieux. "On cherche des exemples, on cherche à dire aux jeunes ‘voyez, ensemble on est plus forts’, ben il suffit de l’utiliser, il suffit de leur raconter". 

Richard Digoue et Thibault Paraue

Thibault Paraue, 19 ans, est danseur dans la pièce. Dans la salle, il y aura un spectateur particulièrement attentif : Paul Molé, un des marins de l’Ile de Lumière, dont il interprète le rôle. 
Thibault n’avait jamais entendu parler de cette aventure avant de se lancer dans le projet. Ecoutez sa réaction au micro de Coralie Cochin : 

Spectacle Ile de Lumière itw Thibault Paraue


La compagnie a bon espoir de faire tourner le spectacle à travers le pays et le présenter aux scolaires.
Pour que l’Ile de Lumière ne soit plus seulement un souvenir du passé, mais une source d’inspiration pour les jeunes.
Le spectacle est à découvrir au Centre culturel du Mont-Dore les jeudi 3 et vendredi 4 juin à 20 h et le samedi 5 juin à 18 h.
Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry ont assisté aux dernières répétitions.