Le torchon brûle à la DPJEJ, la direction de la protection judiciaire de l'enfance et de la jeunesse. Un préavis de grève a été déposé pour le mardi 14 novembre par la SFAO santé social, de la Fédération des fonctionnaires. Les agents de cette structure dédiée notamment au traitement et à la prévention de la délinquance des mineurs, disent ne plus pouvoir assurer leur mission au quotidien.
Conditions de travail dégradées
"Nous arrivons sur un énième préavis portant sur des problématiques autour des missions qui ne sont plus tenues, explique Pascaline Dupont, secrétaire générale adjointe du SFAO santé social. Mais surtout, nous en arrivons à cibler deux personnes de cette direction du gouvernement qui, de par leur management et leurs choix, ont fini par dégrader les conditions de travail mais aussi la prise en charge des jeunes. Donc, aujourd'hui, nous voulons pointer les responsables, les élus, la direction, les ressources humaines, pour qu'ils fassent des choix, qu'ils prennent les mesures qui s'imposent. On nous a demandé de patienter, mais ce n'est vraiment plus possible."
On est dans une situation humaine dramatique, tant pour les agents que pour les mineurs pris en charge.
Pascaline Dupont, secrétaire générale adjointe SFAO santé social, Fédé des fonctionnaires.
Selon la responsable syndicale, c'est toute la chaîne de prévention de la délinquance juvénile qui souffre de cette situation : "Nous avons des partenaires, comme les juges pour enfants qui, eux aussi, de leur place, ont pu dénoncer qu'aujourd'hui la DPJEJ ne peut plus mener ses missions. Cela a aussi un impact sur leurs propres actions. Ils ne peuvent plus faire de la sanction éducative, mais uniquement de la sanction dans le cadre de mesures prises envers les mineurs. On est dans une situation humaine dramatique, tant pour les agents que pour les mineurs pris en charge."
Discussions constructives, mais appel à la grève maintenu
Malgré une réunion lundi matin avec la direction, la DRH fonction publique de la Nouvelle-Calédonie, le cabinet de Mickaël Forrest, en charge du secteur de la protection de la jeunesse, et celui de Thierry Xozame, directeur adjoint de l'emploi et du dialogue social, au cours de laquelle des discussions constructives ont eu lieu – "nous nous sommes sentis écoutés, indique la responsable syndicale, mais nous attendons des engagements écrits", le mouvement de grève prévu mardi, à 7h30, devant le siège du gouvernement est maintenu.
La DPJEJ, c'est environ 80 professionnels, "dont la moitié sont déjà en arrêt maladie", selon Pascaline Dupont. Plus d'une vingtaine devraient suivre le mouvement mardi matin.