La présence de cuboméduses en Nouvelle-Calédonie, un phénomène "cyclique" et "prévisible"

Les cuboméduses, un phénomène cyclique.
Les signalements de cuboméduses se multiplient ces derniers jours au Sud-Ouest de la Nouvelle-Calédonie. Cinq cas ont été recensés officiellement. La piqûre de cette espèce peut avoir des conséquences graves sur les baigneurs. La prochaine sortie des cuboméduses, du genre Alatina, sera aux alentours du premier week-end de février.

Le week-end passé restera certainement longtemps dans la mémoire d’Hugo. Samedi dernier, le jeune homme est en session surf au large du phare Amédée, lorsque l’un de ses amis se fait piquer par une cuboméduse. "Il a commencé vraiment à se tordre de douleur dans le bateau. Il avait des fourmis dans les mains et les pieds, des douleurs dans tout le corps, dans les lombaires, du mal à respirer. Les symptômes sont partis presque aussi vite que c’est arrivé, en 40 minutes", raconte le surfeur.

La pleine lune 

La présence de cuboméduses en Nouvelle-Calédonie est liée au cycle lunaire, une dizaine de jours après la pleine lune. "C'est un phénomène cyclique, un événement prévisible, il faut être vigilant aux consignes des pouvoirs publics", confirme Claude Maillaud, médecin et toxinologue. Le prochain week-end où les méduses seront de sortie sera le premier de février. Il confirme que "le phénomène qui vient d'être vécu est d’une plus grande ampleur qu'en 2018, plus vaste géographiquement" et ajoute : "la chaleur joue probablement un rôle dans le développement des cuboméduses."

En Nouvelle-Calédonie, l'espèce n'est pas la même qu'en Australie. Ici, elles sont du genre Alatina, l'espèce n'est pas encore identifiée. Chez nos voisins du Pacifique, les cuboméduses de l'espèce Chironex Flecheri, peuvent avoir "un effet létal sur cœur", selon le médecin. Elles sont aussi appelées "main de la mort" ou "guêpe de mer"

Le phénomène s’étend-il à toute la Calédonie ?

Les cuboméduses ont été vues dans le lagon Sud, à Népoui et à Mare. Et via la page Facebook de NC la 1ère , une personne témoigne avoir été piquée à l'île des Pins. "En juillet dernier, un membre de notre famille a été brûlé par une méduse ! Tous les symptômes évoqués ont été répertoriés ! 4 heures de souffrance (...).Ça s’est passé à 5 mètres du bord de la plage !"

Il y a trois mois dans la baie de Uitoé à Païta, le photographe calédonien Jack Berthomier avait déjà croisé la route d’une cuboméduse, immortalisée lors d’une plongée de nuit.  "Sous le faisceau des projecteurs j’ai vu la méduse devant moi, j’ai pris mon couteau, je l’ai coupé en deux", commente-t-il.

Que faire en cas de piqûres ?

Première recommandation si une personne se fait piquer : sortir de l'eau sans se poser de questions. En effet, "l’envenimation même sur une toute petite surface de peau, peut donner des symptômes généraux rapidement très incapacitants", atteste le docteur Maillaud.

Si le corps est protégé par un lycra, une combinaison ou autre, le venin de la méduse n'atteindra pas la personne car "l'envenimation se fait en contact avec la peau.". Or, les personnes recensées ont souvent été piquées au niveau du visage, du masque ou sur des petites surfaces.

Si vous êtes témoin d'une piqûre de méduse ou si vous êtes vous-même piqué(e), "il est urgent de sortir de l'eau ou aider la personne à sortir."

Claude Maillaud

Si vous êtes témoin d'une piqûre de méduse ou si vous êtes vous-même piqué(e), "il est urgent de sortir de l'eau ou aider la personne à sortir." Ensuite, il faut "inactiver les cellules venimeuses collées sur la peau avec du vinaigre", conseille le médecin.

Si les cuboméduses font plusieurs morts chaque année en Australie, la Calédonie ne compte officiellement aucun décès lié à leurs piqûres pour le moment. 

L'interview de Claude Maillaud, médecin et toxinologue par Stéphanie Chenais

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Le reportage de Valentin Deleforterie et Cédric Michaut

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