La santé mentale au cœur des activités du dispositif "Aller vers" de La Croix-Rouge depuis le mois de mai

Les missions du dispositif Aller vers de La Croix-Rouge sont la lutte contre les violences et les discriminations, la déconstruction des stéréotypes, la promotion de la santé et du bien-être, l'accès aux droits et au social.
Les bénévoles de l'initiative "Aller vers" de La Croix-Rouge portée par le haut-commissaire et le gouvernement ont modifié leurs pratiques depuis les violences du mois de mai. C'est à travers l'hypnose que les équipes viennent en aide aux populations traumatisées par les événements.

Mise en place en 2019, dans le cadre du plan Grenelle contre les violences faites aux femmes, cette initiative du gouvernement et du haut-commissaire vise à faire des actions de proximité auprès de la population calédonienne en dehors du Grand Nouméa. En 2021, La Croix-Rouge a été choisie pour organiser des interventions à l'aide d'un "guichet mobile" nommé "Aller vers". 

"Depuis 2022, on a effectué 48 kilomètres sur le territoire pour emmener en proximité lors d'événements, de rencontres sportives ou culturelles ou en tribus, en dehors du Grand Nouméa, des partenaires conventionnés qui ont pour mission de rencontrer la population sur des thématiques très précises comme la lutte contre les violences et les discriminations, la déconstruction des stéréotypes, et aussi la promotion de la santé et du bien-être, l'accès aux droits et au social", explique Laurent Garnier-Regãl, coordinateur du guichet mobile "Aller vers". 

En juin, "Aller vers" change ses actions

Cependant, en raison des violences du mois de mai, les zones géographiques où La Croix-Rouge intervenait ont évolué. "Nous avons fait de la proximité dans le Grand Nouméa dès le mois de juin", précise Laurent Garnier-Regãl. Les missions du guichet mobile "Aller vers" se sont également diversifiées.  "Nous avons conçu un dispositif qui s'appelait "mission de maintien du lien". Nous sommes intervenus auprès des habitants des quartiers du Grand Nouméa dès le début juin, sur des formats plus courts, de demi-journées. Le but, c'était de se poser, de demander aux personnes comment elles allaient, comment elles se sentaient au niveau de leurs émotions et quels étaient leurs besoins."

Depuis les événements du mois de mai, la santé mentale est au cœur des activités des bénévoles de La Croix Rouge.

Stéphanie Lissarrague, membre du syndicat national hypnothérapeutes, a été sollicitée par "Aller vers" pour des thérapies brèves. "Suite aux événements, cela a fait remonter beaucoup de choses. L'hypnose et la désensibilisation par des mouvements oculaires permettent de changer la perception d'un souvenir, l'émotion associée n'existe plus" éclaire-t-elle. En tout, "500 personnes" ont bénéficié de ces pratiques depuis le 13 mai. 

De plus, pour toucher la population habitant dans le Mont-Dore Sud, des actions ont été menées au niveau du Port-Moselle où "toutes les semaines, pendant un mois et demi, une permanence était organisée". À partir du mois de mai, trente missions supplémentaires ont été réalisées par rapport à l'année dernière. 

Deux mois plus tard, le camion retourne vers le Nord 

À partir du mois d'août, la camionnette a repris la route vers le Nord."On est allés vers Houaïlou, du côté de Kouaoua, de Bourail, de Ponérihouen, et beaucoup en zone VKP", détaille Laurent Garnier-Regãl. La Croix-Rouge a recommencé ses activités de sensibilisations pour la déconstruction des stéréotypes ou les ateliers sur la précarité menstruelle par la conception de serviettes hygiéniques réutilisables, mais en proposant aussi des accompagnements psychologiques. Le fourgon a été spécialement aménagé d'un guichet d'accueil doté d'un poste informatique pour communiquer en distanciel avec des spécialistes. "Par exemple, cela sera possible d'organiser un atelier avec une juriste installée à Koné. Le public pourra lui poser des questions", précise le coordinateur du fourgon de La Croix-Rouge. 

C'est à partir du mois d'août que le fourgon de La Croix Rouge a recommencé ses activités dans le Nord de la Nouvelle-Calédonie.

À Koné, Yoan Delsart, coordinateur du Comité Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance de la mairie, a mis en place une initiative depuis le mois de mai nommée "Koné activ'jeunes" où le dispositif "Aller vers" de La Croix-Rouge intervient également. Il a pu constater "une réelle augmentation de la participation des jeunes". 

La Croix-Rouge va réaliser deux dernières actions avant la pause estivale. Une à Bélep pendant trois jours au début du mois de décembre, où, pour la première fois, un poste informatique voyagera avec les équipes de bénévoles, et une dernière le 14 décembre au Mont-Dore Sud. Le guichet mobile ne sera pas transporté sur l'île de Bélep.