Même si c'est un conflit à l'autre bout du monde, l’intervention militaire russe inquiète aussi les élus calédoniens. En premier lieu nos parlementaires, alors qu’un débat doit avoir lieu à l'Assemblée nationale mardi prochain. Pour les députés locaux, la guerre aura forcément des effets dans la région et l’onde de choc provoqué par l’attaque décidée par Vladimir Poutine ne laisse personne indiffèrent.
Au centre des inquiétude, des relations internationales qui pourraient être bouleversées dans la région. "On a un axe sino-russe qui se traduit dans la région par une coopération miliaire, technologique et commerciale, analyse Philippe Gomes, député de la 2e circonscription de la Nouvelle-Calédonie. Elle se voit notamment sur des positions communes à l’égard de l’Iran, de la situation en Birmanie ou de la Corée du Nord. Et de l’autre côté, le camp de l’occident, on porte des valeurs très différentes, sur les Droits de l’Homme par exemple. La façon d’appréhender le monde et les relations entre les Etats est fondamentalement différente."
Soutien au président Macron pour Sonia Backès
Toujours à droite, la présidente de la province Sud a réagi sur les réseau sociaux, Sonia Backès apporte son soutien au président Emmanuel Macron et au peuple ukrainien. Elle parle d’ambitions hégémoniques capables de décisions dangereuses, référence à la Russie bien entendu, mais aussi à la Chine.
Du côté du Rassemblement, on explique que la guerre n’est pas une solution. Mais Thierry Santa, le président du parti, craint également un impact sur la région en termes d’approvisionnements de matières premières et donc de la flambée des prix du pétrole. Mais il craint aussi pour les vols commerciaux. "Les liaisons aériennes entre la Nouvelle-Calédonie et la Métropole passe par l’espace aérien russe, rappelle Thierry Santa. Donc je crois que nous devons d’ores et déjà trouver des alternatives plausibles."
Nous appelons à plus de solidarité avec les peuples qui souffrent.
Mickaël Forrest, membre du gouvernement
Du côté indépendantiste, on condamne l’invasion russe et on regrette la situation que vivent les Ukrainiens. "Les événements de ces dernières heures montrent que nous avons besoin de plus de tolérance et de justice dans le monde, pose Mickaël Forrest, membre du gouvernement, en charge notamment du suivi des relations extérieures. Malgré la volonté affichée de l'Onu, il y a toujours autant de problèmes géopolitiques dans le monde, que ce soit dans la région ou ailleurs. Nous appelons à plus de solidarité avec les peuples qui souffrent et à plus de dialogues avec les parties prenantes."
Même à l’autre bout du monde, les élus calédoniens restent donc très attentifs à la situation ukrainienne et à toutes ses implications.