A l’occasion de la semaine du bagne calédonien proposée par Nouvelle-Calédonie La 1ère du 7 au 13 novembre, des descendants de bagnards témoignent. Des paroles fortes des propos émouvants à partager.
Cette semaine, plusieurs descendants de bagnards prennent la parole. Tous évoquent cette volonté de connaître leur histoire, cette envie de partager ce passé parfois tu, souvent caché.
« Il n’est pas facile de se revendiquer descendant de bagnard dans le sens où il faudrait être fier de se revendiquer descendant d’un criminel multi- récidiviste», confie Marie Rimpler. Pourtant cette jeune femme a choisi d’assumer son passé. Un passé qu’elle a appris abruptement en 1993 lors du divorce de ses parents. Son ancêtre : Camille Bochet, un multirécidiviste condamné en Savoie en 1879, à douze ans de travaux forcés en Nouvelle-Calédonie.
« J’ai décidé d’en parler car l’actualité politique nécessite que l’on sorte du silence, nous ‘victimes de l’histoire’ », ajoute la jeune femme. « Nous voilà maintenant 140 ans après. Je voudrais qu'on l'on cesse de se lamenter sur le passé, que l'on regarde l'avenir avec ambition. Que l'on ne soit plus hanté par cette sombre époque », avance Marie Rimpler, rencontrée à Bourail là où sa famille paternelle s’est installée.
Carl Darras est descendant de bagnard par son père et par sa mère. Le Bouraillais a appris « tout récemment » qu’il avait un ancêtre bagnard du côté de sa mère, « un Monsieur Deplanque », précise-t-il.
De ses recherches sur son passé familial, le Calédonien retient surtout la souffrance qui a découlé de ces installations forcées. « Je pense que tous ces bagnards ont énormément souffert parce que je vois que même dans ma famille, mon grand-père était quelqu’un de très dur. C’est quelqu’un qui n’a pas hésité à se couper une jambe avec un fusil parce qu’il souffrait », témoigne Carl Darras. Le Calédonien dont l’arrière-arrière-grand-père s’est marié avec une Kanak d’Azareu est « très fier » de son métissage.
Condamné pour un incendie, un ancêtre de Nicolas Schmitt, Marie Paul Poncelet, fut déporté en Nouvelle-Calédonie, tandis qu'un autre Charlemagne Deplanque fut arrêté pour une fraude.
De ces histoires racontées en famille, est née chez Nicolas une passion pour la généalogie. "J'ai près de 4800 personnes sur mon arbre... ça fait à peu près deux de travail", nous raconte-t-il fièrement.
D'anecdotes insolites en recherches laborieuses, Nicolas Schmitt a mis au clair ses origines et continue de partager ce centre d'intérêt avec d'autres descendants en quête d'informations sur le passé de leur prédécesseurs. D'ailleurs un groupe Facebook privé vient d'être créer tout récemment autour de la descendance Deplanque-Hardy.
Michelle Dubois se rappelle avoir été aux côtés de Louis José Barbançon une des premières fois où on en a parlé ouvertement à la télévision.
Extrait des petits cailloux "les gardiens de la mémoire"
Daniel Guépy a souhaité marcher dans les pas de son ancêtre militaire, du côté des matons, pour comprendre. En réincarnant son ancêtre il témoigne que "ça remue les tripes". On en parlait pas non plus dans sa famille parce que c'était une histoire de souffrances.
"Il faut que j'apporte ma modeste contribution à ce devoir de mémoire". Alain Roy l'a fait au travers de la musique pour raviver le souvenir de sa mère qui avait tu ce passé douloureux pour que l'avenir de son fils n'en soit pas "entâché". Le bagne est un poids que plusieurs générations ont porté avec difficulté. Et qui est dorénavant brandi fièrement comme dans l'une des chansons d'Alain : Calédonie.
Marie Rimpler, descendante de Camille Bochet
« Il n’est pas facile de se revendiquer descendant de bagnard dans le sens où il faudrait être fier de se revendiquer descendant d’un criminel multi- récidiviste», confie Marie Rimpler. Pourtant cette jeune femme a choisi d’assumer son passé. Un passé qu’elle a appris abruptement en 1993 lors du divorce de ses parents. Son ancêtre : Camille Bochet, un multirécidiviste condamné en Savoie en 1879, à douze ans de travaux forcés en Nouvelle-Calédonie.
« J’ai décidé d’en parler car l’actualité politique nécessite que l’on sorte du silence, nous ‘victimes de l’histoire’ », ajoute la jeune femme. « Nous voilà maintenant 140 ans après. Je voudrais qu'on l'on cesse de se lamenter sur le passé, que l'on regarde l'avenir avec ambition. Que l'on ne soit plus hanté par cette sombre époque », avance Marie Rimpler, rencontrée à Bourail là où sa famille paternelle s’est installée.
Carl Darras, descendant de bagnard par sa mère et par son père
Carl Darras est descendant de bagnard par son père et par sa mère. Le Bouraillais a appris « tout récemment » qu’il avait un ancêtre bagnard du côté de sa mère, « un Monsieur Deplanque », précise-t-il.
De ses recherches sur son passé familial, le Calédonien retient surtout la souffrance qui a découlé de ces installations forcées. « Je pense que tous ces bagnards ont énormément souffert parce que je vois que même dans ma famille, mon grand-père était quelqu’un de très dur. C’est quelqu’un qui n’a pas hésité à se couper une jambe avec un fusil parce qu’il souffrait », témoigne Carl Darras. Le Calédonien dont l’arrière-arrière-grand-père s’est marié avec une Kanak d’Azareu est « très fier » de son métissage.
Nicolas Schmitt, une passion pour la généalogie
Condamné pour un incendie, un ancêtre de Nicolas Schmitt, Marie Paul Poncelet, fut déporté en Nouvelle-Calédonie, tandis qu'un autre Charlemagne Deplanque fut arrêté pour une fraude.
De ces histoires racontées en famille, est née chez Nicolas une passion pour la généalogie. "J'ai près de 4800 personnes sur mon arbre... ça fait à peu près deux de travail", nous raconte-t-il fièrement.
D'anecdotes insolites en recherches laborieuses, Nicolas Schmitt a mis au clair ses origines et continue de partager ce centre d'intérêt avec d'autres descendants en quête d'informations sur le passé de leur prédécesseurs. D'ailleurs un groupe Facebook privé vient d'être créer tout récemment autour de la descendance Deplanque-Hardy.
Michelle Dubois, en parler ouvertement
Michelle Dubois se rappelle avoir été aux côtés de Louis José Barbançon une des premières fois où on en a parlé ouvertement à la télévision.
Jamais on ne parlait du bagne... ma grand-mère ne me parlait jamais de son passé... une fois elle m'a dit de son père, Henri Garçon, mon ancêtre bagnard que c'était un voyou"
Extrait des petits cailloux "les gardiens de la mémoire"
Daniel Guépy, de l'autre côté, celui des matons
Daniel Guépy a souhaité marcher dans les pas de son ancêtre militaire, du côté des matons, pour comprendre. En réincarnant son ancêtre il témoigne que "ça remue les tripes". On en parlait pas non plus dans sa famille parce que c'était une histoire de souffrances.
Alain Roy, descendant des deux côtés de bagnards
"Il faut que j'apporte ma modeste contribution à ce devoir de mémoire". Alain Roy l'a fait au travers de la musique pour raviver le souvenir de sa mère qui avait tu ce passé douloureux pour que l'avenir de son fils n'en soit pas "entâché". Le bagne est un poids que plusieurs générations ont porté avec difficulté. Et qui est dorénavant brandi fièrement comme dans l'une des chansons d'Alain : Calédonie.