Au ralenti
Néanmoins, cette entreprise a dû stopper son plus grand chantier à Lifou. Selon une étude du Cerom («Comptes économiques rapides pour l'Outre-mer»), le taux d'activité dans le secteur de la construction a été de 35 % durant les quatre semaines de confinement. Ce que l'on confirme à la fédération du bâtiment.On a pu travailler de manière très dégradée, sur bon nombre de chantiers. Il nous a fallu un peu de temps pour initier les gestes barrières. Ce n'était pas évident. On n'avait pas non plus le matériel disponible sur le territoire. C'était quand même une période assez tendue, assez difficile.
- Silvio Pontoni, président de la Fédération calédonienne du BTP
Même constat dans l'artisanat
Chez les artisans, et autres patentés, le constat n'est pas plus reluisant. Le secteur de la construction est en effet le poids lourd de l'artisanat calédonien. Il regroupe une entreprise artisanale sur deux. Les chiffre sont éloquents : deux-tiers des artisans ont enregistré une chute d'activité. 76 % ont connu des problèmes de trésorerie. Et les conséquences peuvent être redoutables.C'est le secteur de l'artisanat qui emploie le plus. On sait que ce secteur était moribond depuis plusieurs années. On craint la suite. Sauf si la reprise est au rendez-vous rapidement. Mais il y a des tensions et des craintes pour l'emploi dans ce secteur en particulier.
- Olivier Duguy, secrétaire général de la CMA-NC
Aidés, mais...
Bien sûr, les aides sous forme de prêt, de mise en chômage partiel ou les reports gracieux d'échéance peuvent servir d'amortisseur à cette crise. Mais toutes les entreprises ne partent pas à égalité dans ce traitement.Pour des sociétés qui tournent convenablement, les banques sont favorables. Si la banque sent que c'est une société qui a des difficultés, elle est très réticente à la suivre.
- Silvio Pontoni, président de la Fédération calédonienne du BTP
Des milliards estimés de pertes
Globalement, pour le secteur construction, les pertes s'élèvent entre 4,1 et 5,6 milliards. Soit 4 à 5 % d'un chiffre d'affaires annuel déjà mis à mal depuis 2015.Un reportage de Bernard Lassauce, Franck Vergès, Cédric Michaut et Claude Lindor :