Le cri du coeur des sages-femmes

En novembre 2019, les sages-femmes manifestaient déjà pour alerter sur leurs conditions de travail.
Le Syndicat des sages-femmes de Nouvelle-Calédonie dénonce un "mépris total et un manque de soutien de la part des autorités, qui les mène à l’épuisement et à l’exode."

Alors que de nombreuses professions de santé sont en danger par manque d'effectifs, les sages-femmes tirent elles aussi la sonnette d'alarme, dans un communiqué envoyé il y a quelques jours.

Un manque de considération

Des tarifications des actes basses, pas de revalorisation de la grille indiciaire et aucune aide à l’installation et au maintien de l’activité : la centaine de sages-femmes calédoniennes se décourage, alors que plusieurs ont déjà quitté le territoire. "Ça devient difficile de se concentrer sur l’humanité et sur la bienveillance donc il faut vraiment avoir conscience quand on fait de la prévention, qu’on a toujours plus de travail mais qu’on n’est pas forcément rémunérées à la juste valeur de ce que l’on fait. Au bout d’un moment, ça devient compliqué"  explique Aurore Guier qui exerce en libéral à Dumbéa.

69% des sages-femmes libérales ont déjà envisagé d’arrêter leur activité selon le syndicat. Plusieurs professionnelles ont annoncé leur départ, ce qui augmentera encore la charge de travail de celles qui restent, comme sur la côte Est par exemple.

Ce sont des filles qui quittent le territoire mais les fermetures de cabinet, c’est notamment des filles qui sont dégoutées de la façon dont elles exercent leur métier, de devoir travailler beaucoup pour au total, juste payer des charges. Elles peinent à maintenir leur cabinet ouvert.

Aurore

Autres points à revoir : "le carcan administratif interprovincial qui réduit à néant les tentatives d’extraction des patientes victimes de violences conjugales" comme indique le communiqué. Et si légiférer fait avancer les choses, encore faut-il aller au bout de la démarche. "Le texte de loi, pour que les sages-femmes soient autorisées à faire des IVG médicamenteuses, est passé déjà depuis quatre ans mais en libéral, on ne peut toujours pas le faire, parce que les cotations en pharmacie, chez les sages-femmes, pour avoir les médicaments par exemple, n’ont toujours pas été votées" explique Aurore.

Ecoutez plus longuement Aurore Guier, sage-femme libéral à Dumbéa, au micro de Julie Straboni.

Le cri d'alarme des sages-femmes

Le communiqué officiel du syndicat des sages-femmes de Nouvelle-Calédonie.