Portée par la guerre en Ukraine, la devise américaine a atteint un pic de 20 ans par rapport à un panier de devises. L’euro, se rapproche de la parité après avoir touché 1,0001 dollar mardi matin. Or, un dollar cher pénalise les acheteurs de métaux industriels, dont le nickel.
Stéphanie Villers, économiste de la zone euro, explique le phénomène. "L'euro est en train de se dégrader face au dollar, pas face à l'ensemble des autres monnaies. Ce n'est pas tant que l'euro plonge, c'est surtout que le dollar se renforce, et que l’économie américaine se montre plus robuste. Par rapport, notamment, aux chocs liés à la guerre en Ukraine".
Comme si cela ne suffisait pas, les Bourses chinoises chutaient lundi et mardi après la découverte de nouveaux cas de Covid-19 laissant craindre des restrictions sanitaires, ce qui pesait également sur les places européennes, déjà sous pression en raison des incertitudes autour des approvisionnements en gaz russe.
La semaine évolue avec un retour de l’aversion au risque. Des ventes de nickel négociées à prix plancher sont intervenues au LME de Londres, "motivées par l'idée qu'une récession mondiale est imminente, ce qui a été renforcé par la forte hausse du dollar américain", affirme Jack Scoville de Price Futures Group. Et les industriels de l'inox ont réintroduit des primes dites "négatives" (sous le cours du LME) dans les futurs contrats d'achat de ferronickel aux métallurgistes.
« Nous voyons des incursions occasionnelles contre le cuivre, le nickel et le zinc (…) concernant le nickel, la demande commence à décliner et reste faible", a indiqué l’analyste Al Munro, de Marex à Londres.
"Les prix de tous les métaux de base ont chuté de plus de 20% au deuxième trimestre, malgré des prix de l'énergie toujours élevés (qui augmentent le coût de production des métaux), des stocks boursiers extrêmement bas et, dans la plupart des cas, une production raffinée en berne", a indiqué une note de Capital Economics.
La Bourse des métaux de Londres poursuit son repli dans un marché rendu apathique et déprimé par les craintes de récession. Mardi après-midi, les investisseurs londoniens redoutaient toujours plus l’impact économique des nouvelles contraintes sanitaires en Chine et notamment sur la consommation de matières premières.
S’ajoutent à ces craintes, le resserrement de la politique des banques centrales pour endiguer l’inflation et le risque de pénurie énergétique en Europe lié à la poursuite de la guerre en Ukraine.
LME-Nickel 12/07/2022 15:30 GMT : 12.485 dollars/tonne -1,88 %. 5 jours - 5 %