Unité et fermeté. D’une seule voix, cette fois, le Rassemblement démocratique océanien (RDO), l’Union progressiste en Mélanésie (UPM), le Parti de libération kanak (Palika) et l’Union calédonienne (UC) ont réaffirmé qu’aucun représentant indépendantiste n’assistera au Comité des signataires prévus à Paris, en septembre. Le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) reste sur sa préférence de discussions bilatérales avec l’Etat.
"Nous réitérons notre demande de solliciter des bilatérales, tout simplement parce qu'effectivement, pour nous, c'est le format légitime aujourd'hui pour discuter avec l'état colonial", explique Laurie Humuni, secrétaire générale du RDO, chargé de l'animation du FLNKS. "Les partenaires loyalistes ont signé pour le Non. Cela veut dire qu'ils s'alignent sur les positions de l'Etat français", poursuit Laura Humuni.
Préparer les bilatérales
Dès la semaine prochaine, au sein de chaque composante du front, des groupes de travail vont être mis en place en vue des bilatérales. Le bureau politique du FLNKS centralisera et synthétisera ensuite l’ensemble de ces travaux, pour parler d’une seule voix. Ils seront présentés le 17 Septembre, lors d'un congrès extraordinaire, afin que ces propositions soient validées par les militants.
Plusieurs points ont déjà été identifiés. Pour les indépendantistes, il n'est pas question de revenir sur le corps électoral et il n'est pas davantage envisageable de désinscrire la Nouvelle-Calédonie de la liste des Pays à décoloniser de l’Organisation des nations unies. Pour le FLNKS, la feuille de route reste la même : une Nouvelle-Calédonie indépendante, avec de nouvelles relations avec la France.
A noter que les indépendantistes ont toujours demandé à l’Etat un audit de la décolonisation.Selon nos informations, ils réfléchissent également à la mise en place d’une gouvernance du FLNKS et à la nomination d’un président.
Un soutien mutuel avec le parti de libération de la Papouasie occidentale
Sur le plan des relations extérieures, le FLNKS a signé un protocole d’entente avec le parti de libération de la Papouasie occidentale, qui stipule un soutien politique mutuel, dans la région et sur le plan international. "Nous avons signé cela parce que nous sommes confrontés, chacun de nous, à un processus de décolonisation et d'émancipation. Eux avec l'Indonésie et eux avec la France", intervient Roch Wamytan, président du Congrès et signataire du document. "Ce processus est en cours. Il n'est pas terminé et il s'est un peu enrayé."
Retrouvez le reportage de Dave Waheo-Hnasson et Gaël Detcheverry :