L'intersyndicale Cogetra, Force ouvrière, la Fédé, l'USTKE, CFE-CGC, l'Usoenc et la CSTNC a été reçue par le gouvernement après la manifestation de ce jeudi matin. À l’issue de cette rencontre, le gouvernement a indiqué qu'il réexaminera la demande des syndicats dans les jours qui viennent. Vaimua Muliava, le membre du gouvernement chargé de la fonction publique a commenté: "on a essayé de discuter dans un respect mutuel et puis on leur a dit qu'accéder là tout de suite à leur demande ne serait pas responsable." L'intersyndicale devrait avoir une réponse d'ici mercredi prochain.
En effet, l'exécutif n'a pas donné de réponse positive pour le moment mais s'est exprimé par le biais d'un communiqué daté du jeudi 23 février : "tous les employeurs publics à part la province Sud, sont défavorables à cette hausse du point d’indice pour des raisons de soutenabilité financière.", est-il indiqué.
Un impact de 3,7 milliards de francs par an
" La Nouvelle-Calédonie connaît une situation budgétaire et financière très délicate au regard des marges de manœuvre financières très réduites et des enjeux socio-économiques à relever. En effet, pour faire face à un déséquilibre budgétaire initial de 26 milliards de francs, la collectivité a dû opérer des réductions dans tous les secteurs", explique le gouvernement. Jusqu'en 2017, la réévaluation était la même qu'en métropole mais ce n'est plus le cas car le gouvernement de Nouvelle-Calédonie estime désormais que l’impact financier serait trop "important pour les employeurs publics calédoniens en cas de revalorisation du point d’indice." Et d'expliquer : "en Nouvelle-Calédonie, si la revalorisation du point d’indice de 3,5 % était appliquée, la mesure impacterait financièrement les employeurs publics à hauteur de 3,7 milliards de francs par an."
Le gouvernement rappelle que les dépenses de personnel constituent le premier poste de dépenses de fonctionnement et qu'en cas de revalorisation du point d'indice il faudra s'attendre à "une dégradation du régime de retraites par la Caisse locale de retraite de Nouvelle-Calédonie" et un "surcoût évalué à 700 millions de francs par an concernant les pensions de retraite."
Après cette journée de grève, le dialogue, rompu depuis des mois, est renoué mais les discussions sont loin d'être terminées.
Le reportage de Steeven Gnipate et Claude Lindor