Le journaliste australien Stan Grant, victime de racisme, se retire provisoirement de l’antenne d’ABC

Le journaliste Stan Grant a annoncé son retrait de ABC
La question aborigène resurgit brutalement dans le débat public en Australie. Un journaliste star de la télévision publique d'origine autochtone a volontairement suspendu ses activités après avoir été victime d'attaques racistes sur les réseaux sociaux. Ses commentaires sur la colonisation lors du couronnement de Charles III avaient déplu.

Onde de choc dans les médias australiens. Stan Grant quitte provisoirement ses fonctions d’animateur sur la chaîne ABC (Australian Broadcasting Corporation). Le journaliste vedette d’origine aborigène avait commenté le couronnement de Charles III en rappelant les souffrances des peuples autochtones lors de la colonisation. 

"Je me relèverai"

Critiqué par certains confrères, il a subi des insultes racistes sur les réseaux sociaux. Choqué, il assume cependant sa part de responsabilité comme celle de sa profession.
"Si votre but était de me blesser, vous avez réussi, et j’en suis désolé. Je suis désolé de vous avoir donné tant de raisons de me haïr, mais je me relèverai" a déclaré Stan Grant en présentant sa dernière émission QandA sur ABC. "Vous pouvez m’attaquer à nouveau, je vous répondrai avec l’amour venu de mon peuple. Nous, les médias, devons nous demander si nous honorons vraiment un monde où ça vaut la peine de vivre. Trop souvent, nous sommes le poison dans le sang de notre société".

Finalement soutenu par ABC

Ses partisans et ses collègues de ABC se sont mobilisés en faveur de Stan Grant. La direction de la télévision publique a même rectifié le tir après ses reproches de manque de soutien. 
"Nous ferons tout ce que nous pourrons pour nous rattraper à partir de maintenant. Nous ne tolèrerons pas que notre personnel soit soumis à des abus racistes ou à toute autre forme d’abus" a déclaré Justin Stevens, le directeur de l’information de ABC. 

La question aborigène reste donc à la Une en Australie alors qu’un référendum sur une révision constitutionnelle est prévu en fin d’année. Via notamment la création d’un organe consultatif, cette réforme donnerait une voix aux 900 000 autochtones, peuple premier du pays. 
Le récit de Bruno Sat

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