L'appel a été entendu par une centaine de lycéens et de collégiens. Ces passionnés de latin et de grec ancien se sont donné rendez-vous ce jeudi au multiplexe "Origin cinéma" de Dumbéa. Une journée ludique autour de ces deux langues mortes. L'évènement se nomme "Antiquipop". Au menu de cette rencontre, la projection d'un film sur l'antiquité et un escape game.
"C'est une passion"
Dans la vaste salle de projection, les élèves sont repartis en plusieurs équipes. Les groupes doivent résoudre une énigme avec des mots en latin et en grec ancien. Deux langues mortes, certes. Mais l’intérêt des jeunes reste vif.
"On apprend des conjugaisons, du vocabulaire...c'est une passion", lance Kessy, latiniste en terminal au lycée Dick-Ukeiwë. Et d'ajouter, "les gens nous voient comme des personnes courageuses. Si on a la patience et l'envie d'apprendre quelque chose, ça passe tout seul !"
Alexandro aussi est ravi de l'opération "Antiquipop". Pour cet élève de seconde, "la langue française est constituée à 80 % de latin, donc, c'est important de connaître le latin". "Cela nous permet de nous cultiver", ajoute-t-il.
"Des programmes raccrochés au monde moderne"
Finis, les cours académiques et soporifiques. L'enseignement sur l'antiquité a aujourd'hui énormément évolué, rappelle Julie Tokouda, professeure de lettres classiques au lycée Dick-Ukeiwë et organisatrice de l'événement. Les nouveaux programmes tendent à se raccrocher au monde moderne et cela favorise un engouement des jeunes pour ces matières, assure-t-elle. "Ils ne vont pas tous se destiner à être professeur de latin ou archéologue. Mais c'est une plus value recherchée par de nombreux recruteurs."
Au lycée Dick-Ukeiwë, 70 élèves apprennent le grec ancien et le latin. L'établissement est le seul en Nouvelle-Calédonie à proposer l'enseignement de ces deux langues mortes en option dédiée.
Au niveau national, une récente étude souligne que la proportion d'élèves latinistes a reculé en France de plus de moitié, en l'espace de vingt-cinq ans.
Julie Tokouda, enseignante de lettres classiques au lycée Dick Ukeiwë, interrogée par Valentin Deleforterie et Franck Vergès :