Le marché du nickel en proie au doute face à un environnement mondial incertain

Nickel russe à Harjavalta en Finlande sur le site de Nornickel
Le prix du nickel était en forte baisse lundi après avoir légèrement augmenté la semaine dernière sur le London Metal Exchange (LME). Les espoirs de redémarrage économique de la Chine, important importateur, et la baisse attendue des livraisons russes ont favorisé la hausse. Lundi, la rechute est brutale.

Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank, a qualifié les gains sur les marchés des métaux de base de "discrets" la semaine dernière.

"Cela est probablement dû à l'incertitude persistante concernant la situation sanitaire" de la Chine, souligne-t-elle, en réponse à l'AFP.

Si le pays a en effet décidé de s'éloigner de sa très stricte politique sanitaire du zéro-Covid, la Chine est en proie à une hausse des infections depuis ces assouplissements.

Le nickel a surtout bénéficié en fin de semaine de l'annonce par le géant minier russe Nornickel (Norilsk) de son intention de réduire de 10% sa production en 2023. Le nickel de Russie devrait être de plus en plus exporté vers l'Asie, et notamment la Chine, en raison du conflit en Ukraine", relève l'analyste.

Commerzbank relève également les investissements croissants des géants chinois du secteur en Indonésie, important pays producteur, "afin d'éviter de futurs goulets d'étranglement". L’offre indonésienne devrait fortement augmenter.

De nombreux métaux comme le nickel, le lithium ou encore le cobalt sont essentiels pour la fabrication des batteries des voitures électriques.

Lundi, la demande asiatique a diminué. Si la saison des pluies a un impact sur les livraisons de minerai de nickel en provenance des Philippines, il resterait suffisamment de stocks pour couvrir la demande des usines chinoises, rapporte le négociant Marex.

Les prix du sulfate de nickel, de qualité batterie, sont en hausse alors que les consommateurs cherchent à se réapprovisionner. En revanche, a conclu Marex, "aucun signe d'intérêt pour le nickel de l'inox qui reste déprimé et devrait peser sur les prix". Une prévision baissière qui s’est confirmée au cours de la journée de cotation de lundi à la Bourse des métaux de Londres (LME).

Mardi, le LME devrait suivre avec intérêt la décision du gouvernement français d'accorder un nouveau prêt de 40 millions d'euros à la SLN, championne du nickel calédonien. La Nouvelle-Calédonie est le cinquième producteur mondial des produits du nickel, celui de l'inox et celuides batteries électriques.

Sur le LME, vers 17H00 GMT (04H00 à Nouméa), la tonne de nickel pour livraison dans trois mois s'échangeait à 26.507 dollars la tonne (-4,63%) contre 29.875 dollars vendredi à la clôture.