Le marché immobilier coincé entre les crises économique et sanitaire

Vue sur le quartier du Faubourg-Blanchot à Nouméa.
L'immobilier compte en Nouvelle-Calédonie une cinquantaine d' agences et 350 salariés. Entre les difficultés difficultés d'ordre économique depuis décembre 2020 et aujourd'hui la crise sanitaire, le marché fluctue.

Dans la commune de Nouméa, Sabine Perrin et sa fille Jeanne souhaitent acheter un appartement F4 ou une villa. Elles enchaînent les visites avec les agences immobilières. Leur budget : 30 à 40 millions de francs CFP 
"Au niveau des prix, on a constaté qu’il y avait une baisse, depuis quelques temps, qui est assez intéressante. Donc c’est pour cette raison qu’on prospecte, qu’on visite, qu’on prend le temps de regarder ce qui s’offre à nous pour acquérir un bien" explique Sabine Perrin. 
La baisse des prix de vente est aussi constatée par les professionnels de l’immobilier. Depuis décembre 2020, Michel-Pierre Sempere observe une baisse de 15 à 20% de son chiffre d’affaire.    

Des périodes compliquées

Il rencontre des difficultés dans son activité notamment à cause des périodes référendaires, des exactions commises à l’usine du Sud et de la crise sanitaire. 
" C’est compliqué pour toutes les personnes en Calédonie, que ce soit pour les patrons comme pour les salariés. Cette atmosphère économique tendue complique la vie de tous les citoyens, donc je pense que maintenant, il serait temps que l’horizon se dégage" estime Michel-Pierre Sempere. 

Un marché à surveiller

Pour la Confédération professionnelle de l’immobilier qui représente environ la moitié des agences du territoire, rien encore de très alarmant mais le secteur est à surveiller de près. 
"Entre 2020 et 2021, on a une légère hausse de transactions, néanmoins, on remarque une baisse du prix des transactions, donc une baisse de la valeur des biens. Mais ça dénote que si le bien est évalué au juste prix, il trouve acquéreur" explique Alexandre Rodriguez, président de la Confédération des professionnels de l’immobilier. " Le marché locatif est un peu particulier puisqu’on a un marché assez tendu. C’est à dire quoi arrive à louer des biens. De prime abord, pour nos bailleurs, c’est quelque chose de bien, néanmoins, lorsqu’on essaye de comprendre un peu les chiffres, on se rend compte que finalement, c’est plus une situation d’attentisme de certains vendeurs qui se mettent en location et qui attendent de voir ce que via nous offrir 2022". 
Dans ce contexte de crise sanitaire, où le solde migratoire est négatif, les offres immobilières restent plus importantes que la demande. 
Les professionnels constatent un volume de transactions stabilisé entre 2020 et 2021, ils attendent plus de clarté pour l’année prochaine.
Le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Laura Schintu 

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