Le méthanol, un alcool qui rend aveugle

Pierre Gabriel Cassoué est non voyant depuis 37 ans. Dans son appartement de Nouméa, il est entièrement autonome et effectue seul, toutes les tâches quotidiennes.

Avec aisance, il revient sur l’origine de sa cécité : une consommation de méthanol à Ouvéa en 1985, lors d’une soirée trop arrosée. "Pendant les événements, en 1984, 1985, l’alcool était fermé. Et c’est pour ça que les jeunes sont allés chercher cet alcool. Mais on ne savait pas que c’était dangereux", témoigne Pierre-Gabriel.

Chaque semaine, le calédonien se rend à l’association Valentin Haüy. Située à la vallée des colons, cette structure existe depuis 1979. Elle accompagne une soixantaine d’adhérents. 

"On veut alerter"

Des adhérents sensibilisés au danger de la consommation de produits toxiques, qui entraîne des problèmes neurologiques. "Ce qui est dangereux, c’est que certains jeunes consomment cette boisson mélangée avec du soda. Et ça a le goût du pastis. Et il y a des jeunes, qui consomment ça sans le savoir", regrette Virginie Antoine, coordinatrice de l’association.

"Dernièrement, on était sollicités par le Médipôle, pour aller à la rencontre d’un jeune qui avait perdu la vue à cause de cette consommation de méthanol. On veut alerter, parce que les conséquences sont dramatiques suite à cette consommation. Ça peut aller de la perte de la vue, à des troubles neuropsychologiques, voire jusqu’à la mort".

Pierre Gabriel Cassoué se rend disponible pour sensibiliser les jeunes au danger de la consommation de méthanol, d’éthanol, d’alcool à brûler ou de toute autre substance toxique.

Soutenu par l’AVH, il interpelle les pouvoirs publics pour trouver des solutions pérennes à cette problématique sociétale. 

Le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Laura Schintu :

Et dans le cadre de la journée nationale des addictions, Hélène Pichot directrice adjointe de l’Agence sanitaire et sociale sera l'invitée du journal télévisé ce mercredi 16 mars, à 19h30.