Au terme de longues tractations entre Emmanuel Macron et Elisabeth Borne, le remaniement ministériel a eu lieu, ce 20 juillet dans l'Hexagone. Philippe Vigier est le nouveau ministre délégué aux Outre-Mer, Sonia Backès est maintenue à son poste de secrétaire d’État à la citoyenneté. Le remaniement a bousculé quelques lignes et confirmé certaines positions. En Nouvelle-Calédonie, il fait réagir. Notamment la classe politique.
"Nous attendons beaucoup d'écoute"
Ses membres partagent leurs attentes envers le nouveau ministre des Outre-mer. "Nous attendons beaucoup d’écoute, à l’égard du FLNKS mais aussi beaucoup de compréhension de notre message", lance Aloisio Sako, président du Rassemblement démocratique océanien (RDO). "Nous espérons qu’il saura éclairer son ministre de tutelle, Gérald Darmanin, qui a toujours la main sur le dossier, et Emmanuel Macron. Pour que nous puissions enfin fermer cette parenthèse de colonisation du pays", poursuit Aloisio Sako.
"On a une assurance, parce que M. Gérald Darmanin reste en charge de l’Outre-mer", ajoute, de son côté, Alcide Ponga, président par intérim du Rassemblement. "Le nouveau ministre, je pense que nos parlementaires le connaissent et de par son historique, il est plutôt issu du centre-droit. Ensuite, est-ce qu’il s’occupera du dossier calédonien en fond ? Je ne sais pas".
Une satisfaction, pour les Loyalistes. "Nous sommes très satisfaits. Nous pouvons voir la confiance du président de la République dans ses choix", assure Françoise Suve, présidente du groupe les Loyalistes au Congrès.
"Il ne connaît pas spécifiquement le dossier calédonien"
Un nouveau ministre des Outre-mer côtoyé de près par certains membres de Calédonie ensemble. "On connaît personnellement Philippe Vigier, puisque Philippe Gomès et Philippe Dunoyer ont siégé durant la précédente législature à l’Assemblée nationale, dans le même groupe politique que le nouveau ministre des Outre-Mer. En l’occurence, l’Union des démocrates indépendants (UDI)", détaille Philippe Michel, secrétaire général de Calédonie ensemble.
"On peut supposer qu’il inscrira son action, en ce qui concerne le dossier calédonien, dans le prolongement de l’investissement personnel du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Il ne connaît pas spécifiquement le dossier calédonien et les acteurs de la discussion. Mais je n’ai pas d’inquiétude particulière à ce sujet. Il apprendra vite, même s’il va falloir reprendre les fondamentaux", poursuit Philippe Michel.
Sonia Backès maintenue secrétaire d'État à la Citoyenneté
De son côté, Sonia Backès conserve son poste de secrétaire d’État à la Citoyenneté. "De par ses origines, elle enrichit le débat sur la citoyenneté. Elle est quand même sous la tutelle de celui qui porte le dossier calédonien, Gérald Darmanin. Je constate que depuis qu’elle est secrétaire d’État, elle est moins radicale dans son discours. Et ça, c’est très bien pour les futures discussions", affirme Aloisio Sako, président du RDO.
Une décision respectée par le Rassemblement. "Si le président de la République et la Première ministre l’ont laissée à cette place, c’est que le travail qu’elle a mené leur convient aujourd’hui. On respecte cette décision", révèle Alcide Ponga, président par intérim du Rassemblement.
Un maintien salué par les Loyalistes. "Nous sommes très fiers. Il y a deux choses à retenir dans cette reconduction. Premièrement, les Calédoniens sont français à part entière. Cela prouve une autre chose : nous pouvons avoir des Calédoniens de qualité et compétents, au sein du gouvernement de la République française", poursuit Françoise Suve, présidente du groupe les Loyalistes au Congrès.