Vie chère : le panier calédonien a augmenté de 14,5 % en un an, selon l’UFC

Dans un rayon de supermarché calédonien.
Les Calédoniens l’ont bien ressenti sur leur porte-monnaie : les prix ont flambé en 2022. Selon le panier défini par l’UFC-Que choisir, la facture a grimpé de plus de 14 % en un an sur les produits de consommation courante.

L’UFC-Que choisir avait misé sur une inflation à deux chiffres début 2022 pour les produits de consommation courante. Mais la réalité s’est avérée plus sombre encore que les prévisions.

Selon le "panier calédonien" établi par l’association, le ticket de caisse a augmenté de 14,5 % sur un an. "C'est colossal", pointe Philippe Lassauce, administrateur de l'UFC-Que choisir. 

A titre de comparaison, l'Institut de la statistique et des études économiques faisait état, le mois dernier, d'une augmentation des prix à la consommation de 4,6 %, de novembre 2021 à novembre 2022, mais avec une hausse plus forte sur l'alimentation : 8,7 %. 

Les grandes surfaces du Nord désormais aussi chères que dans le Sud

Contrairement à l'Isee qui prend en compte de nombreux secteurs, comme l'énergie ou les services, pour calculer son indice des prix, l’UFC-Que choisir, elle, se base sur une liste de 34 produits que l'on trouve en rayon. Une sélection proposée par la direction des affaires économiques et représentative des habitudes de consommation des Calédoniens. 

L’association recense les prix pratiqués dans une douzaine de moyennes et grandes surfaces de la Grande Terre. Or, l’UFC a pu constater cette fois que "les grandes surfaces du Nord, traditionnellement moins chères que le Sud, ont rattrapé leur différence et se situent au même niveau que les grandes surfaces du Sud". Soit environ 13 000 francs le panier. 


Des augmentations par anticipation ?

Les plus forts taux d’inflation ont été relevés en août et en septembre, avec une hausse respective de 4 % et 5 % sur un mois. Or, cette augmentation est intervenue "juste avant la mise en place de l’accord interprofessionnel sur le bouclier qualité prix (en) octobre 2022", précise l’association, avant de s’interroger sur le "hasard" de ce calendrier.

Pour rappel, ce nouvel accord avait modifié les dispositions du BQP fruits et légumes activé en mai dernier. "On se demande s'il n'y aurait pas un lien de cause à effet, mais cela, on n'a pas les moyens de le démontrer", poursuit Philippe Lassauce. 

L’UFC craint aussi que ce bouclier qualité prix sur les fruits et légumes ne soit pas reconduit, "si rien n’est fait" d'ici avril 2023, date de fin de validité du dispositif. 


Des propositions pour limiter la casse  

Au-delà du constat, l’association de consommateurs rappelle qu’elle a déjà émis des propositions au gouvernement pour faire baisser le prix des produits alimentaires et notamment ceux des fruits et légumes. Car l'UFC estime que dans un pays fortement touché par l’obésité et le diabète de type 2, l’accès à une bonne alimentation pour tous est un "enjeu de santé publique".

Or, les prévisions pour l'année 2023 ne sont guère rassurantes. La flambée de cas de Covid-19 attendue en Chine devrait affecter l'économie chinoise et avec elle, la croissance mondiale, la Chine étant le premier producteur au monde de produits manufacturés. 

Les explications de Bernard Lassauce et Carawiane Carawiane

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