Le Parlement du Vanuatu doit élire un nouveau Premier ministre

Alatoi Ishmael Kalsakau, élu Premier ministre du Vanuatu en novembre 2022.
Après une période d'incertitude, le Vanuatu se dirige vers l'élection, par son Parlement, d'un nouveau Premier ministre. Mi-août, Ishmael Kalsakau a subi une motion de défiance au Parlement. La dernière décision de la Cour suprême dans cette affaire valide la victoire de l'opposition.

Alatoi Ishmael Kalsakau doit quitter la tête du gouvernement vanuatais. Le Premier ministre depuis novembre 2022 va remettre son fauteuil en jeu, le Parlement procédant à une nouvelle élection. Pourquoi ? C’est toute une histoire.

Lutte d'influences dans la région

Le Vanuatu est concerné au premier chef par la rivalité stratégique entre la Chine et les pays occidentaux de la région. Notre plus proche voisin a été plongé dans l'incertitude politique lorsque le chef de l'opposition, Bob Loughman, a déposé une motion de censure critiquant l’action du Premier ministre. Notamment la signature d'un accord de sécurité avec l'Australie, en décembre dernier. Loughman a déclaré que cela mettait en danger la dimension "neutre" du Vanuatu.

Lui-même Premier ministre d’avril 2020 à novembre 2022, il avait rapproché son pays de la Chine, qui est le principal créancier extérieur de l’archipel. Son successeur s'est pour sa part efforcé de resserrer les relations avec les puissances occidentales. En juillet, il a reçu une visite historique du président français, Emmanuel Macron, qui arrivait de Nouvelle-Calédonie.

Quelle majorité absolue ?

Pour que cette motion de censure passe, mi-août, à Port-Vila, elle devait obtenir la majorité absolue des membres. Dans un premier temps, la Cour suprême a conclu que l'opposition disposait de cette majorité absolue, avec 26 voix. Mais elle a suspendu la procédure de destitution concernant Ishmael Kalsakau le temps d’examiner un recours. Car lundi 28 août, le président du Parlement a fait appel contre cette décision.

Explication. Le Parlement compte 52 sièges. Seulement 51 sont actuellement occupés en raison d'un poste vacant, lié à l'île de Malicolo. En 2011, dans une précédente affaire, il a été déterminé que la majorité absolue requise pour une motion de censure contre le Premier ministre était de 27 voix. Mais en août 2023, un juge de la Cour suprême a statué que lorsqu'il y a 51 membres, seules 26 voix sont nécessaires.

Retour à la situation d'aujourd’hui : la décision de rejeter l'appel a été annoncée ce lundi 4 septembre, après une audience jeudi dernier devant un panel de six juges. Etape suivante à suivre au Parlement.