Comment inclure la société civile... le Sénat coutumier ouvre une réflexion publique sur l’avenir institutionnel

Cette conférence s'est tenue à l'Université, à l'initiative du Sénat coutumier.
Prendre en compte l'avis des Calédoniens, et pas seulement celui des élus : c'était le thème d’une conférence publique organisée par le Sénat coutumier mardi 10 décembre, à l’Université de Nouvelle-Calédonie. Une rencontre pour recueillir les idées de la société civile sur une éventuelle prorogation de l’Accord de Nouméa et réfléchir à une refondation profonde de la société.

C’est une rencontre au format original. Ce mardi 10 décembre, au cœur de l’Université de la Nouvelle-Calédonie, le Sénat coutumier a invité la société civile à une réflexion collective autour d’une potentielle prorogation de l’Accord de Nouméa. Une démarche pour recueillir des idées sur l’avenir institutionnel et répondre à un bilan qu’il juge mitigé.

Parmi les avancées majeures soulignées : la reconnaissance de la coutume dans la Constitution. Mais pour les responsables présents, il est temps de repenser profondément la société. "Jusqu’ici, on est incapable, même à un très haut niveau, de faire le bilan de la formation des hommes dans tous les secteurs", estime Mahé Gowe, le président du Sénat coutumier. "Rattraper trois-quatre générations de manquements", ça ne se fait "pas en quarante ans, c’est en deux ou trois générations", martèle le président du Sénat.

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La nécessité de contre-pouvoirs

Dans les échanges, la société civile a appelé à une meilleure représentativité de toutes les communautés et à un travail sur les identités. Des propositions qui reflètent la diversité des attentes dans ce territoire multiculturel. "Il va falloir réinstaller des contre-pouvoirs, suggère Taieb Aifa, l'ancien maire de Bourail, et d'ajouter : "Le Sénat coutumier gêne parce qu’il représente une force de proposition."

Le Sénat coutumier espère que cette première rencontre aura lancé un débat essentiel pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Une réflexion qui doit encore s’approfondir dans les mois à venir, avec un objectif clair : redéfinir les bases d’une société calédonienne inclusive et en phase avec ses identités multiples.