Les 100 ans de Thi Sen Nguyen, la dernière Chan Dang

"Je suis heureuse d'être à la maison avec ma famille, plutôt qu'en maison de retraite," Thi Sen N’guyen fête ses cent ans.
Un anniversaire fêté comme il se doit ce dimanche 25 décembre. Thi Sen Nguyen a soufflé ses cent bougies entourée des siens. En Nouvelle-Calédonie, elle est la dernière Chan Dang, un terme utilisé pour désigner les travailleurs vietnamiens à l’époque engagés sous contrat. La centenaire est un véritable pilier, un élément fédérateur pour sa famille.

Ils étaient près de quarante pour fêter les cent ans de leur mère, grand-mère et arrière-grand-mère. Thi Sen Nguyen, de son nom de jeune fille, est arrivée en 1939 en Nouvelle-Calédonie. Elle a depuis fondé une famille très nombreuse sur le Caillou. "C'est un très grand plaisir pour moi d'être là aujourd'hui, d'avoir mes enfants, mes petits-enfants et mes arrières petits-enfants avec moi. Je suis heureuse d'être à la maison avec ma famille, plutôt qu'en maison de retraite."

La désormais centenaire est une retraitée épanouie, mais la vie n’a pas toujours été simple. À son arrivée, Thi Sen Nguyen travaille à la mine à Thio près de treize heures par jour, pour un salaire de misère. Son fils Dominique tient à ce que la nouvelle génération soit consciente de son histoire. "Je leur apprends un peu combien ça a été difficile quand mémé est arrivée, comment elle a souffert. Les valeurs de la vie, qu'on n'a rien si on ne travaille pas."

Thi Sen N’Guyen est arrivée en 1939 en Nouvelle-Calédonie



Felicia est l'une des petites filles de Thi Sen Nguyen. Elle confirme que sa grand mère revêt une grande importance pour la famille. "Elle représente énormément, elle représente le début. C'est grâce à elle qu'on est tous là, grâce à son travail, de ce qu'elle a fait pour la communauté et pour nous. C'est le noyau de cette famille véritablement."

Pilier de sa famille, la centenaire est également un symbole pour toute la communauté vietnamienne en tant que dernière représentante des Chan Dang en Nouvelle-Calédonie.

Le reportage de Valentin Deleforterie :