Ils n’ont pas vécu la douloureuse période dite des Evénements, ni celle des accords… à peine celui de Nouméa. Mais ils veulent s’approprier cette histoire. Lundi soir, des militants indépendantistes ont répondu présents à l’invitation du Front de libération nationale kanak et socialiste, pour débattre de ce pacte historique. Conclu le 26 juin 1988, il est symbolisé par la fameuse poignée de main entre Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou, et a permis de sortir le Caillou de la guerre civile.
Des jeunes militants soucieux de faire perdurer l'héritage du FLNKS
Une robe aux couleurs du drapeau FLNKS sur le dos, Elodie s’affaire à préparer les gâteaux d’anniversaire. Sans pour autant perdre une miette du discours des anciens. Pour cette militante UC âgée de 20 ans, il est important de faire perdurer cet héritage. "Les vieux ont subi mais nous, en tant que jeunes qui n’avons pas vécu ces évènements, on voudrait montrer que nous sommes là et que nous nous battrons toujours pour notre liberté", explique-t-elle.
Egalement présent à cette conférence, Claude, militant à l’Union calédonienne. Le jeune homme de 26 ans espère que l’histoire du FLNKS ne va pas se perdre. "Moi je la connais car je suis militant mais après, j'en parle avec mes cousins, mon entourage, car ce sont des choses que l'on n’apprend pas à l’école", regrette-t-il.
Un peu plus loin, casquette visée sur la tête et tatouage Kanaky arboré sur le cou, Wassukea affiche son militantisme. Se disant petit-fils des accords de Matignon et fils de l’Accord de Nouméa, il espère pouvoir demander aux anciens de rendre des comptes sur cette période de 35 ans. "C’est un moment pour confronter nos anciens, sur ce qu’ils ont pu acquérir et ce qu’ils n’ont pas pu acquérir."
"Le pays a évolué mais il y a encore beaucoup à faire", selon Louis Mapou
Au micro pour dresser un bilan des accords, à la fois de Matignon et de Oudinot, mais aussi de Nouméa, se succèdent des témoins de ces moments historiques : Caroline Machoro-Reignier, Louis Mapou, Roch Wamytan ou encore Charles Washetine. Chacun relate aux militants le rôle qu'a tenu le FLNKS pendant ces accords avant de rappeler l'objectif ultime du Front pour le Caillou.
"C'est la première fois que le mouvement marque politiquement l'évènement" de la signature des accords Matignon-Oudinot, commente Louis Mapou. "Alors que les discussions s'ouvrent sur l'avenir, le mouvement a considéré qu'il fallait se saisir de cette opportunité pour revoir et revisiter l'Histoire à la manière du mouvement indépendantiste. Nous avons redit à quel point le pays a évolué depuis cette époque-là et qu'il y a encore beaucoup à faire pour atteindre le but que l'on s'est fixé, à savoir l'accession à la pleine souveraineté."