C'est un coup dur pour la principale plateforme d’achats en ligne calédonienne qui réalise en cette période de Noël 20% à 25% de son chiffre d’affaires de l’année. Selon son gérant, Romain Chavigny, plus de la moitié des paiements abandonnés, lors du premier essai, le sont en raison du dispositif 3DS V2.
"Historiquement, on recevait uniquement un code par SMS, explique-t-il. Maintenant on reçoit un code par SMS et il faut également saisir un code confidentiel que l’on a défini au préalable sur sa banque en ligne. Ceci génère beaucoup de refus de paiements pour les personnes qui ne l’ont pas activé. Ça génère plus de flux de clientèles chez nous pour rappeler les clients, pour leur expliquer et faire (en sorte) qu’ils puissent passer la commande en ligne."
Un manque à gagner estimé à 30% du chiffre d’affaires
Un achat sur deux peut être récupéré. Mais cela engendre tout de même une perte et des frais pour la plateforme qui réunit 25 000 clients actifs après huit ans d’activité. Et livre à l’année, entre 30 000 et 35 000 colis sur le territoire. "Sur le dernier mois, avec le démarrage du Black friday, on est sur un peu plus de 1000 commandes passées en ligne, poursuit Romain Chavigny. Sur les 1000 commandes, les clients n’arrivent pas à payer, la première fois, sur à peu près 40% (d'entre elles). Il y en a qui font a minima deux essais. Aujourd’hui, on estime le manque à gagner à 30% de chiffre d’affaires sur les transactions qu’on n’arrive pas à valider."
"Ça peut dépendre de la banque"
Des difficultés tempérées par le Syndicat des commerçants. Il assure avoir informé ses adhérents et les clients, avant la mise en place du dispositif. "Aujourd’hui, on n’a pas de retour qui confirmerait qu’effectivement il y a des abandons de paniers suite à cette mise en place, indique Stéphanie Salgueiro, secrétaire général du Syndicat des commerçants. On se veut rassurant. Chaque banque a mis sa procédure propre donc ça peut dépendre de la banque que l’on utilise."
Le responsable de la plateforme d’achat en ligne demande l’organisation d’une table ronde avec la Calédonienne de service bancaire, la Fédération française des banques en Nouvelle-Calédonie et le syndicat des commerçants. De son côté, le Syndicat des commerçants assure que les dispositions nécessaires ont déjà été prises, et qu’une rencontre a déjà eu lieu avec la Fédération française des banques en Nouvelle-Calédonie. Contactée, cette dernière n'a pas répondu à notre sollicitation.