Les visites se succèdent
Depuis le 20 avril et le retour progressif à la normale, elles tentent de rattraper leur retard, en particulier en faisant visiter des biens. Aujourd’hui, la demande a poussé telle agence, par exemple, a renforcé son personnel pour parvenir à gérer le nombre de visites.Le flux a été relativement important sur la première et la deuxième semaines. On peut penser à un rattrapage des demandes qui n’ont pas été traitées sur le mois de confinement. Peut-être que pendant cette période de confinement, la vision des gens par rapport à la colocation ou la vie en famille leur a fait considérer qu’ils pouvaient être mieux s’ils louaient un appartement... Il y a une tendance à des demandes complémentaires.
- Claude François, gérant d’une agence immobilière
Une accélération temporaire
Pour l’heure, la demande locative est donc maintenue. Un rush temporaire, puisqu’il existe des incertitudes. Le marché immobilier calédonien connaît en effet davantage d’offre que de demande. Sans parler du manque de visibilité quant à l’avenir économique du pays.La crise sanitaire, puis économique, rajoute de l’incertitude et dégrade encore la confiance. On pourrait imaginer que la décision d’investissement, qui est un acte lourd, soit prise avec encore plus de précaution. Ça peut indirectement avoir un effet sur la location, qui pourrait être préférée à l’acquisition, jusqu’à ce que la confiance soit de retour sur l’activité de la Nouvelle-Calédonie.
- Divy Bartra, vice-président de la Fédération territoriale des agents immobiliers
Quel impact sur les loyers ?
Autre inquiétude : les locataires pourront-ils honorer le paiement de leur loyer ? Avec plus de 17 000 salariés calédoniens au chômage partiel, certaines agences immobilières craignent le non versements de ces mensualités, par les particuliers comme les professionnels. Un certain nombre de reports déjà ont été aménagés au niveau des locaux professionnels et commerciaux.Dans un contexte de chômage partiel
Au-delà, «nos craintes sont directement liées au pouvoir d'achat des ménages calédoniens», résume Divy Bartra, vice-président de la Fédération territoriale des agents immobiliers. «On sait que le paiement régulier du loyer dépend directement des revenus. S'ils sont assurés, par le chômage partiel ou par les salaires qui sont versés pour les salariés qui ont pu maintenir leur activité, on n'aura pas de grosse répercussion.»Manque de recul
Mais combien de travailleurs au chômage partiel n'ont pas reçu leur salaire d'avril parce que leur employeur rencontre des problèmes de trésorerie ? «On ne le sait pas. On n'a pas suffisamment de recul à ce jour pour évaluer l'impact sur les loyers.» «On attend la fin du mois pour avoir une idée assez précise», renchérit Claude François, gérant, d'agence. «Mais on peut imaginer, compte-tenu du contexte, qu'on aura une petite hausse des impayés.»Le reportage de Lizzie Carboni et Cédric Michaut :