Dans les rayons primeurs et sur le bord des routes, flotte depuis quelques jours un parfum sucré de fin d’année. L’arrivée des premiers letchis est un événement pour les plus gourmands, mais pour être sûr d’être servi, il fallait se lever tôt et être prêt à mettre le prix.
« A 1800 francs, c’est un peu cher, s’exclame cette cliente du marché de Ducos. J’hésite. Je sais même pas si ils sont sucrés ou pas sucrés, en plus ils sont petits… »
« Plus ils sont petits, plus ils sont sucrés», rétorque ce vendeur, en riant.
Le cours du letchi estimé à 50 francs pièce
Mais à environ 50 francs le letchi, peau et noyau compris, il faut vraiment être accro pour se faire plaisir. La faute à la loi de l’offre et de la demande, et à une production décevante selon cette commerçante : « Je les ai de différents petits producteurs de gens qui ont une dizaine de pieds chez eux et qui ramassent à une ou deux personnes. On n’a pas de grosse production cette année, malheureusement. On attendait pourtant une belle production, parce que normalement avec l’eau qu’on a eu cette année, les petits letchis, ils adorent ça. Et surprise cette année, il n’y a pas de letchis. »
A chaque vendeur, à chaque grossiste sa filière, la concurrence est rude dans les vergers de Brousse. Ce matin une centaine de kilos ont été vendus très chers. La saison commence mal pour les Nouméens, qui vont sans doute très vite se rappeler au bon souvenir de la famille et des amis qui possèdent un pied de letchis.
Le reportage d'Antoine Le Tenneur et Gaël Detcheverry :