Les personnels soignants des dispensaires de Brousse formés aux urgences

Cette formation va être proposée à tous les soignants de Nouvelle-Calédonie
Cinq médecins généralistes et cinq infirmières de différents dispensaires de la province Sud ont suivi, durant toute la semaine, à Nouville (Nouméa) une formation de médecin-référent Samu, pour acquérir les techniques d’urgentistes, qu’ils n’ont pas appris lors de leur formation initiale.

Exercice particulier, cette semaine, au centre de simulation de l'Institut de formation des professions sanitaires et sociales de Nouville, à Nouméa. Cinq médecins et infirmières de dispensaires de la province Sud ont été formés aux techniques d'urgentistes.

Nous sommes un samedi, il est 2 heures du matin, au dispensaire de Bourail. Isabelle Maleterre, infirmière et Maryline Gouyon, médecin urgentiste ont devant elles un patient qui présente des douleurs à la cage thoracique. "Monsieur, ça va?", interroge l'une d'elle tandis que l'autre pose une voie veineuse périphérique. Puis elles prennent sa tension et multiplient les gestes à mesure que l'état du patient se détériore. Elles entament un massage cardiaque et font appel au vigile du centre, pour les relayer.

L'occasion d'échanger sur les moyens à disposition

Heureusement, il s'agit ici d'une simulation. Dans une salle annexe, les formateurs observent et interagissent avec le binôme, dont ils sont séparés par une vitre. "Pour une première fois, je trouve que cela s'est plutôt bien passé. Encore une fois, c'est très déstabilisant. Ce n'est pas leur environnement, elles n'ont que quatre mains et pourtant elles ont réussi à mettre en œuvre tous les éléments qu'elles devaient assurer", évalue Guillaume Dureau, médecin urgentiste au Médipôle.

Cette formation est destinée à tous les soignants et est également proposée aux médecins arrivant, comme le docteur Maryline Gouyon, qui est sur le territoire depuis un mois. "Je viens d'arriver et je ne sais pas forcément comment cela fonctionne, quels sont les moyens que nous avons à disposition. Cela permet d'avoir un échange avec Nouméa, avec le Samu. Ils ne savent pas toujours combien nous sommes, quels sont nos locaux et le matériel que l'on a", témoigne-t-elle.

Donner confiance aux soignants des dispensaires éloignés

Cette mise en situation rappelle la difficulté d'être en effectifs réduits dans les dispensaires éloignés des grandes agglomérations. "Les difficultés, c'est d'être seule. D'être en première ligne, toute seule, d'être stressée parce que nous devons faire plein de choses sur un arrêt cardiaque : ventiler, masser, préparer les drogues, perfuser. Quand nous avons le médecin qui peut arriver super vite, c'est génial. Si nous pouvons avoir une deuxième main, comme là, avec un vigile qui veut bien participer, c'est bien de pouvoir demander", confie Isabelle Maleterre.

Cette formation va être proposée à tous les soignants de Nouvelle-Calédonie, d'autant que de l'Institut de formation des professions sanitaires et sociales de Nouville est le seul de tout le Pacifique à être doté d'un centre de simulation.

Retrouvez, ci-dessous, le reportage de Medriko Peteisi et Gaël Detcheverry :

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